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Critique d'album

The Tea Party


Splendor Solis


(11/06/1993 - EMI Canada - Hard Rock Bluesy - Genre : Rock)
Produit par Jeff Martin

1- The River / 2- Midsummer Day / 3- A Certain Slant of Light / 4- Winter Solstice / 5- Save Me / 6- Sun Going Down / 7- In This Time / 8- Dreams of Reason / 9- Raven Skies / 10- Haze on the Hills / 11- The Majestic Song
Note de 5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Une nouvelle pépite Canadienne en provenance des Nineties, et prochainement de retour !"
Maxime L, le 29/10/2021
( mots)

Le carton d'un groupe à l'international se joue parfois à peu de choses. Si l'adage "Nul n'est prophète en son pays" se vérifie souvent en matière de musique, The Tea Party apparait presque comme l'exception qui confirme la règle. La formation, originaire de l'Ontario fut en effet une valeur sûre au Canada au milieu des années 90, et même, à un degré moindre, chez le voisin américain, où il fûrent les premiers Canadiens présents sur la main stage du prestigieux festival Lollapalooza en 1996, suite au succès de leur troisième album The Edges of Twilight.


Mais avant cela, il y eut ce Splendor Solis qui n'est cependant pas leur coup d'essai (un premier disque éponyme, introuvable dans les circuits classiques fût réalisé en 1991), mais que nous allons considérer par convenance comme le début de leur discographie.


Et ce "Splendor Solis est un de ces trésors trop méconnus des années 90 à réhabiliter d'urgence. Nous vous avions parlé récemment de leurs compatriotes d'I Mother Earth et de leur excellent Scenery and Fish et bien la claque sonore ressentie par ce Splendor Solis est tout à fait comparable, dans un genre très différent.


The Tea Party est un power-trio : Jeff Burrows derrière la batterie, Stuart Chatwood à la basse et aux claviers, et le très charismatique Jeff Martin à la guitare et au chant (à ne pas confondre avec son homonyme, également musicien, dans Racer X notamment). Et lorsqu'on découvre The Tea Party, on peine à croire qu'ils ne sont que trois, tant leur musique est dense, infusée et techniquement remarquable. La première force de Splendor Solis réside dans sa première piste, littéralement imparable. Inspirée, à la limite du shamanisme, "The River" est une extraordinaire introduction (on imagine quel hymne en live ça doit être ! ), portée par des couplets bâtis sur de gros roulements de batterie, un pont Zeppelinien du meilleur effet, et des ornements orientaux tout à fait réjouissants.


Si l'on devait résumer la teneur de l'album en un titre, ce serait assurément "The River", et si l'on devait restreindre cette chronique à une phrase d'accroche, ce serait "Led Zeppelin featuring Jim Morrison délocalisé entre le Rajasthan et le Cachemire".


Car oui, nous penserons à Led Zeppelin tout au long de l'écoute : les cordes douces et folk à la "The Rain Song" sur "Midsummer Day" où même le jeu de batterie sur la deuxième partie rappelle les belles heures de John Bonham. C'est aussi le cas sur les instrumentaux "Winter Solstice" et "Haze on The Hills" , qui auraient quasiment pu figurer sur Led Zeppelin III  tant les couleurs folk britanniques sont prégnantes. Jeff Martin poussera même le trait jusqu'à jouer de la guitare.... avec un archet sur "Save Me", premier single de l'album qui leur permis d'exploser au Canada et en Australie. La recette est simple : ligne de basse rebondissante et percussions indiennes entourant un chant presque incantatoire, pour un titre qui n'a toutefois pas la hargne et l'efficacité de l'introduction.


Outre la bande de Jimmy Page, on pense inévitablement à Jim Morrison pour la tessiture de la voix de Jeff Martin bien sûr, mais aussi pour sa façon totalement habitée d'interpréter ses chansons. "A Certain Slant Of Light" par exemple, sa construction aux allures prog, formidable écrin pour la voix de son talentueux leader, qui non content de jouer le prédicateur, assène des riffs ravageurs (malheureusement pas très bien mis en avant sur ce titre en particulier).


L'écoute de Splendor Solis est assez immédiate, les mélodies sont accrocheuses, les parties instrumentales, nombreuses, sont tout à fait réjouissantes, et l'aspect "Led Zeppelin + Jim Morrison" apparait heureusement vite trop réducteur. Oui The Tea Party pioche allègrement dans des références très seventies, mais ne résument pas leur musique à une copie Canadienne de leurs glorieux ainés.


Le groupe est nord-américain, et cela se ressent dans certaines velléités blues ou Americana, "Sun going Down" en étant le meilleur exemple ; chanson basique par excellence et où le trio mêle accords de blues et psychédélisme ravageur (quelle fin de morceau !). L'enchainement avec "In this Time" nous confirme cette "continentalité" et nous promène cette fois-ci du côté de chez Crosby, Stills, Nash & Young avec ses cordes aérées, son lap-steel, ses claves, pour une ballade très ronde et qui fait office d'accalmie avant une seconde moitié d'album où l'électrique revient en trombe. Et puis il y a ces sonorités orientales, disséminées habilement (et qui deviendront une vraie spécificité sur les productions suivantes) que ce soit via des quarts de ton, où l'utilisation d'instruments folkloriques, comme sur le génial "Raven Skies", parfaite illustration de la mixité des influences du trio.


Si le groupe est très connu dans son pays et en Australie, gageons qu'il ne devait pas être simple pour une formation Canadienne, dans les années 90, de se démarquer du grand voisin Américain et de l'explosion du grunge, qui ira inonder les marchés US et Européens. L'ironie est telle que The Tea Party semble coincé le séant entre deux époques. D'un côté, ils semblent avoir 20 ans de retard, par rapport au succès de Led Zeppelin et consorts, et de l'autre, on peut presque regretter qu'ils soient là 20 ans trop tôt, avant le retour en grâce du genre et du revival initié entre autres, par les Rival Sons (auxquels on pense fortement à l'écoute de Splendor Solis).


Ce Splendor Solis n'est pourtant que le début de l'histoire pour les brillants Canadiens, qui livreront ensuite une solide discographie. 6 albums verront le jour jusqu'à 2004, année où The Tea Party est mis en pause par Jeff Martin, désireux de voguer désormais en solo. Stuart Chartwood ira composer la musique du jeu-vidéo "Prince of Persia", pendant que Jeff Burrows intégrera un supergroupe canadien, "Crash Karma", formé autour d'Edwin, chanteur....d'I Mother Earth et de Mike Turner, guitariste d'Our Lady Peace. 
The Tea Party se reformera en 2011 pour une série de concerts dans un premier temps, puis, galvanisé par ses retrouvailles, pérennise la réunion très officiellement, via un disque en 2014, The Ocean at the End  et, le 8 Octobre dernier, une nouvelle compo "Black River", très réussie, qui annoncerait la sortie imminente d'un nouvel album.. Affaire à suivre.

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