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Critique d'album

Weezer


Hurley


(14/09/2010 - Epitaph - Power pop - Genre : Rock)
Produit par

1- Memories / 2- Ruling Me / 3- Trainwrecks / 4- Unspoken / 5- Where's My Sex? / 6- Run Away / 7- Hang On / 8- Smart Girls / 9- Brave New World / 10- Time Flies
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Cette fois-ci, Weezer est de retour... ou presque !"
Nicolas, le 22/09/2010
( mots)

Enfin un disque de Weezer qui en vaut la peine, et honnêtement, on n'y croyait plus. Qui aurait osé imaginer qu'un nouvel album du geek-band puisse se révéler de si bonne facture après la triple déception Make Believe / Red Album / Raditude ? Qui se serait jeté sans la moindre once d'hésitation sur ce disque-blague qui arbore le faciès bouffi et jovial de Jorge Garcia, l'interprète du fameux Hurley de la série TV Lost ? Qui aurait encore cru que Rivers Cuomo serait capable de sortir un disque intéressant, voir même, osons le mot, enthousiasmant ? Pas grand monde. Pourtant c'est désormais acquis : Weezer est enfin de retour, ou presque.

Si le précepte fallacieux de l'album publicitaire laisse songeur (Hurley serait en fait une marque de vêtements de surf, no comment), certains signes laissaient pourtant présager une petite remise en question de la part de Cuomo, la plus évidente n'étant autre que le départ de Geffen pour le plus "honnête" Epitaph. Pas sûr que Brett Gurewitz aurait accepté d'accueillir Weezer en son sein si c'était pour supporter des opus pop-rock mièvres qui multiplient les featurings avec Rihanna ou Snoop Dog. Et de fait, Rivers semble être revenu dans une phase nostalgique qui le fait regretter les bonnes vieilles nineties qui ont fait sa gloire - c'est d'ailleurs le thème principal du texte de "Memories". D'abord pré-intitulé Heavy Mental (un titre d'album qui aurait quand même eu plus de gueule), Hurley revient à un son plus rugueux qui place la gallette dans la ligne droite du Green Album et qui fait enfin de nouveau honneur au credo originel du groupe, pop alerte vs potards au maximum ou la rencontre improbable entre Kiss et les Beach Boys. Et même si ce revirement de bord n'atteint pas la candeur et la morgue de la décennie passée, le fait s'avère incontestable : Weezer n'est jamais aussi bon... que lorsqu'il fait du Weezer.

Pas de grosses prises de risque ici : du simple, du bon, de l'efficace, et on en redemande. Peu importe, finalement, si "Memories" joue les petits bras avec sa mélodie pompière au raz du plancher : ce que l'on retiendra surtout ici, c'est le chant sur le fil de Cuomo, décomplexé et presque faux (comme à la grande époque), sans parler de ses hurlements orgiaques qui concluent le pont en roue libre. Tout le reste de Hurley se joue sur la même partition, en évitant de surcroît les déchets qui s'éparpillaient sur les opus précédents (au hasard : "Tough I Knew" sur le Red Album ou le ridicule "Love Is The Answer" de Raditude), même si le "Hang On" co-écrit avec Ryan Adams se retrouve pour le coup un peu pâlichon et même si "Trainwrecks" sombre gentiment dans une redondance molassone. Tout cela semble bien secondaire au regard du reste de l'album. Il n'y a que l'embarras du choix : rush power pop à la batterie pétaradante avec "Ruling Me", alternance gratte acoustique naïve / riffs au tank lourd avec "Unspoken", mid-tempo tout en puissance de cordes et en choeurs enfiévrés avec "Run Away", ou rencontre inédite entre les Pixies et Green Day avec "Brave New World". Et puis il y a quelques morceaux qui relèvent encore un peu le niveau, comme l'excellent "Smart Girls" qui cumule tous les traits du Weezer qu'on aime : mélodie généreuse, guitares puissantes, textes pudiques et solo de gratte décomplexé. N'oublions pas le clou de l'album, l'impayable "Where's My Sex", qui raconte l'histoire improbable d'un type dont le pénis a été cousu "à la main" par sa mère quand il était petit et qui ne sait plus où il a été le fourrer. Mine de rien, sous les dehors d'une grosse pochade qui ne se prend pas au sérieux, ce titre imparable s'avère probablement ce que Weezer a composé de plus truculent sur les dix dernières années, pas moins. Et en guise de conclusion, Rivers Cuomo nous gratifie d'une sorte d'OVNI déglingué avec "Time Flies", une balade de scouts sur ukulele désaccordé et ahané avec une candeur totalement délectable.

Hurley est donc la preuve qu'en matière de rock comme de toute autre chose, il faut jamais dire jamais, même si on reste encore loin des éclairs du Blue Album et de Pinkerton. Quant à savoir si cet album relance l'intérêt que l'on pourrait encore avoir pour Weezer, la question reste posée. Rivers Cuomo n'a-t-il pas annoncé récemment que le successeur de cet opus serait plus léger et sautillant ? Se pose aussi la question de l'hyperproductivité délirante qui pousse le binoclard à nous pondre une galette tous les douze mois depuis quelques temps. Or il est évident que ce Hurley, s'il se trouvait amputé de ses deux titres un peu mou de genou et dopé par quelques fulgurances de Raditude (par exemple "In The Mall" et "Trippin' Down The Freeway"), serait certainement revu avec un bon demi-point de plus à la notation, et ce ne sont pas nos oreilles qui s'en seraient plaintes. Il faut parfois savoir trancher entre qualité et quantité, et malheureusement pour nous, Cuomo a choisi sa voie. A moins que ?

 

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