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Compte-rendu de concert

Mars Red Sky


Date : 04/10/2016
Salle : Petit Bain (Paris)
Première partie : Yeti Lane, Greenleaf

Une soirée hard/stoner/psyché simplement fantastique

Erwan, le 12/10/2016
( mots)

Réunir en une seule soirée Yeti Lane, Mars Red Sky, Fatso Jetson et Greenleaf, c’est un peu comme si le Petit Bain nous faisait un cadeau de Noël avant l’heure. Plus de quatre heures de concerts incroyables avec des groupes approchant le rock d’une façon variée, très personnelle et travaillée, dans une salle intime pleine de passionnés, la recette d’un événement réussi.

L’installation de Yeti Lane est déjà en soi une curiosité. Des claviers de tous les côtés, et une étrange machine avec des fils et des diodes de partout qui pourrait laisser penser qu’on est sur le point de lancer une fusée. Mais quelque part, c’est un peu ce qui va se passer. Le rock prog de Yeti Lane a une grosse dimension spatiale, entre bruits de machine et sons venus d’ailleurs. Un dispositif qui demande au duo une certaine capacité à faire de la musique live en s’occupant de deux, même trois instruments à la fois. A la batterie, Charlie met en place différentes loops et gère le synthétiseur avant de prendre les baguettes et le plus impressionnant, c’est la capacité du groupe à enchaîner les morceaux, à mettre en place un univers cohérent pendant près d’une heure sans coupure, pour nous garder avec eux. "L’Aurore", tiré de leur nouvel album, amène une touche plus mélodique, notamment dans le jeu de Ben à la guitare qui dessine une vraie ligne qui revient tout au long du morceau. C’est l’occasion d’ailleurs de l’entendre chanter en français. Le duo quitte la scène visiblement satisfait, nous laissant doucement revenir sur terre.

On souffle un coup, on prend une bière, et c’est au tour de Mars Red Sky de prendre place sur la scène. Clairement la tête d’affiche du soir, Mars Red Sky a ramené un monde complètement dingue dans la soute du Petit Bain. Sur son fond d’images psychédéliques habituel, le groupe sort la grosse artillerie et balance son stoner sombre et profond avec beaucoup d’application. On entre dans une ambiance beaucoup plus pesante, où contrairement à Yeti Lane, les voix prennent une importance plus grande, surtout dans les phases vraiment atmosphériques. Des phases que Julien gère à merveille au chant, montant chercher des notes assez hautes pour se donner un côté un peu prophète, qui colle bien à ce que le groupe met en place. Son jeu de guitare guide le ressenti du public et les têtes remues au rythme de ses coups de médiator. Malgré la lourdeur de leur son, Mars Red Sky arrive à garder un certain rythme pour ne pas tomber dans le trop contemplatif. Les bordelais ont complètement tenu leur rang de tête d’affiche et leur prestation laisse une nouvelle fois perplexe face à leur difficulté à s’imposer sur la scène nationale comme une vraie référence.

Nouvelle bière, petite prise de température extérieure, et c’est le moment de se réentasser pour Fatso Jetson, des étoiles déjà plein les yeux. Quelle chance énorme de pouvoir voir dans une salle si intime le patron du desert rock californien, l’homme qui a inspiré Kyuss, Queen of the Stone Age, et toute leur descendance : Mario Lalli. Fatso  Jetson n’est peut-être pas la formation de Lalli la plus ancienne, mais certainement la plus barrée. Avec son neveu Dino Lalli à la deuxième guitare, son cousin Larry Lalli à la basse et Tony Tornay derrière les fûts, Fatso Jetson mélange le stoner rock californien avec quelques mesures de punk, de funk, de blues, le tout dans un enrobage complètement garage, pour un résultat indescriptible tant il est singulier. En fonctionnant par boucles, Mario et Dino peuvent se suivre sur n’importe quel terrain, que ce soit dans des arpèges psyché façon Yawning Man, ou bien sur des grosses rythmiques répétitives. Souvent les yeux clos, Mario Lalli est marqué par le temps et sa voix se fait moins assurée. Mais le vétéran californien garde une prestance admirable en dégageant autant de passion et d’implication qu’il attire toute la lumière sur lui. Si Yeti Lane et Mars Red Sky ont fait remuer les têtes, Fatso Jetson emmène tout le public devant lui dans une danse à l’effet supplantant celui de n’importe quelle substance. Une heure de concert hors du temps face à la légende, qui a elle seule valait le déplacement.

La fin de soirée s’annonce difficile, les jambes sont lourdes et chaque aller-retour à l’extérieur ne fait que nous rappeler à quel point ça caille. Mais partir avant de voir Greenleaf en action, ça ne se fait pas. Dans un style beaucoup plus stoner traditionnel, les suédois amènent un souffle d’énergie salvateur alors que minuit approche. Au chant, Peder Bergstrand est un personnage divertissant, sa grosse barbe et ses mimiques de bêtes en furie contrastant fortement avec sa voix devenue de plus en plus fluette au fil du temps. Cette bouffée de rock plus dans les carcans habituels fait du bien et nous aide à revenir sur terre petit à petit en restant bien dynamiques.

Minuit et quelque, l’heure importe peu tant nous sommes à présent loin de ces considérations formelles (serait-ce la bière ?), il est temps de quitter le Petit Bain. A qui l’on doit des remerciements sincères et chaleureux pour son affiche de rêve. Avec la promesse, appuyée par quelques habitués croisés dans la soirée, de jeter plus souvent un œil à sa programmation.

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