
50 ans après, 15 hymnes contre la guerre au Vietnam
Il y a cinquante ans, le 2 mars 1965, le président américain Lyndon B. Johnson, successeur du défunt JFK, lançait l'opération Rolling Thunder, « tonnerre grondant », dans le ciel nord-vietnamien. Ce bombardement systématique, qui va déverser près d'un million de tonnes de bombes en trois ans, marque l'intensification de l'implication américaine dans le conflit sud-asiatique. Cela fait déjà dix ans que les États-Unis luttent contre l'influence communiste dans la région et contre l'avancée des Vietcongs de Hô Chi Minh. Contrairement à la politique de désengagement initialement prévue par l'administration américaine, le contexte politique amène Lyndon B. Johnson à faire le choix de la guerre. En plus de l'opération Rolling Thunder, il décide l'envoi massif de troupes au sol, le déploiement de plusieurs milliers de Marines et autorise le recours au napalm. La suite est connue.
À partir du mois de mars 1965, un vaste mouvement d'opposition à la guerre éclate en Amérique – le plus grand de l'histoire du pays. À travers les sit-in, les marches pour la paix et les bûchers de draft cards, il rassemble les diverses forces contestataires du pays autour d'une même cause : pacifistes, antinucléaires, militants de la New Left, communistes, beatniks, hippies, étudiants radicaux, militants afro-américains, artistes divers, et bientôt toute la jeunesse du baby-boom. Les mouvements contre-culturels se fédèrent et s'opposent ensemble à la « great society » du président Johnson, puis à la politique militariste de Nixon, rejetant la morale et les valeurs de l'ordre traditionnel impérialiste. Faisant vaciller l'autorité et ses certitudes, ils ébranlent le modèle de l'American Way of Life et exigent l'instauration d'un monde nouveau, nourri d'utopie. Des chanteurs prennent position avec vigueur et détermination. En musique, ils affichent leur volonté de changement et deviennent les porte-voix de la contestation sur les ondes et les scènes de tout le pays, et bien au-delà. À travers eux, la lutte contre la guerre du Vietnam devient une source d'inspiration majeure du rock des sixties. Des dizaines de chansons, connues ou nom, sont écrites pour dénoncer la conscription et la boucherie de la jungle vietnamienne. Des hymnes puissants sont chantés et repris en chœur par la jeunesse, jusque sur le théâtre des opérations. Ces chefs-d'œuvre ne vaudront jamais le prix des morts, mais ils ont permis de réveiller l'Amérique et de faire entendre la voix de la différence. Sans doute auront-ils également permis de mettre fin au carnage en 1975.
Quarante ans après l'arrêt des combats, en mémoire des morts et des militants, voici un petit florilège des grands hymnes rock contre la guerre au Vietnam.
- Introduction
- « Masters Of War », Bob Dylan
- « Cream Puff War », Grateful Dead
- « I-Feel-Like-I'm-Fixin'-To-Die Rag », Country Joe
- « Draft Morning », The Byrds
- « Ohio », CSNY
- « Fortunate Son », Creedence Clearwater Revival
- « Give Peace A Chance », John Lennon
- « Handsome Johnny », Richie Havens
- « People, Let's Stop The War », Grand Funk Railroad
- « Saigon Bride », Joan Baez
- « Monster », Steppenwolf
- « The Unknow Soldier », The Doors
- « Volunteers », Jefferson Airplane
- « War (What Is It Good For?) », Edwin Starr
- « Eve Of Destruction », Barry McGuire