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Festival We Love Green 2014


Raphaëlle, le 04/06/2014

Jour 1: Samedi 31 Mai

Le festival We love green se tenait ce week-end au cœur du parc de Bagatelle, en lisière du bois de Boulogne à Paris. Pendant deux jours, des tipis étaient dressés dans le parc pour offrir aux festivaliers un moment privilégié à base d’œuvres artistiques, de restauration bio et de réflexion sur le bio, l’écologie et la nature.


Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on a rarement vu un festival aussi propre ! Par exemple, le tri des déchets était parfaitement pensé, avec exemples de déchets scotché au-dessus de chaque poubelle pour que les festivaliers puissent se repérer. Le public du festival s’en ressent. La population est composée de jeunes et de familles dont les enfants portent des énormes casques anti-sons. Il faudra m’expliquer comment on peut amener un enfant de moins d’un an à un festival, sous le soleil, pendant toute une journée… Il y a beaucoup de jeunes filles dans ce festival, elles portent des shorts en jean et elles ont une couronne de fleurs dans les cheveux. Ambiance plus hipster, tu meurs.


Dès l’entrée du festival, on est confrontés au point faible de cette année : le manque d’organisation. Il faut faire la queue sous un soleil de plomb à l’entrée, ce qui crispe un peu les festivaliers. Une fois à l'intérieur, il faudra en fait faire la queue partout : les toilettes semblent littéralement prises d’assaut, des rumeurs évoquent des stands de restauration en rupture de stock et il faut s’armer de patience quand on veut se faire servir une pinte (à un prix relativement élevé qui plus est, même pour Paris !). Idem aux stands qui font le petit plus de We Love Green : pourquoi perdre une demi-heure à faire la queue pour le stand de couronnes de fleurs ? Pourquoi attendre aussi pour avoir accès aux échantillons de la marque Kiehl’s ? Autant aller voir les artistes et tant pis pour les tipis et leurs activités originales. Dommage, parce que comme on se crispe sur ces détails, on oublie presque de remarquer la scénographie travaillée, élaborée à partir de matériaux de recyclage et les jolis tipis qui changent des cahutes habituelles.


A 17h, direction la grande scène pour un set de folk délicat. Asgeir semble relativement timide et communique peu avec le public. Il interprète bien entendu "Kings and Cross", le titre qui l’a propulsé vers le succès. Comme un pied de nez aux majors qui l’ont poussé à traduire son album en anglais, il interprète la moitié des titres en islandais. Ces sons dans une drôle de langue se marient étonnamment bien avec sa musique aérienne et contemplative. Asgeir joue également "Going Home" (gros coup de coeur) et une fascinante reprise du classique de Nirvana, "Heart Shaped Box". Après 45 minutes, il s’éclipse discrètement, laissant les festivaliers plâner encore un peu, perdus dans sa musique des grands espaces.


Pour passer le temps, je vais faire un tour du côté de la scène des DJ. Oui, on peut être chroniqueur à Albumrock et apprécier un bon set d’électro. A vrai dire, la scène DJ ne me décevra pas de le festival Pour l’instant, c’est Gerd Janson qui distille un son assez groovy et pas trop lourd, parfait pour une chaude fin de journée.


Retour sur la grande scène à 18h10 pour aller voir Cat Power. Cette dernière a fait un pari sacrément osé : elle se présente seule sur scène, armée de sa seule guitare. Évidemment, elle a toujours cette voix chaude et puissante qui arrive à nous toucher. Mais il faut reconnaître que le set est un peu austère. Son dernier album, Sun, était plein d’énergie et de lumière, mais la chanteuse choisit plutôt de revisiter son vieux répertoire, un brin plus dépressif. Le contraste entre le dépouillement de la prestation et l’ambiance détendue du festival est saisissant. Même si on ne peut pas bouder le plaisir d’entendre "Maybe Not", "Hate" ou "The Greatest" en live, on ne peut que regretter ce choix. Il n’y a plus qu’à s’allonger dans la pelouse et regarder passer les nuages en attendant que cette parenthèse mélancolique se referme. C’est à ce point dépouillé que sa musique est parfois couverte par les basses de la scène électro !


Pour me remettre sur pied, je décide d’aller me restaurer. Pour se démarquer de l’habituelle junk food de festival, dont la teneur en gras ferait exploser le régime healthy du festivalier type, We Love Green propose quelques stands qu’on ne verra nulle part ailleurs : barquettes de pâtes au pesto, pains bagnats, hamburgers soignés, frites de pois chiches… Le seul stand bien gras est pris d’assaut, et encore, il propose des cerises en dessert. Dépitée par la queue devant les frites, je décide d’aller payer 8€ ma barquette de pâtes… froides. Saluons quand même l’effort, la sauce est bonne.


A 20h, retour sur la grande scène en espérant enfin bouger un peu. Little Dragon est programmé et selon la blague en vogue dans les critiques de leur dernier album, c’est sensé cracher du feu. Il faut se rendre à l’évidence, c’est plutôt un échec et il ne peut pas vraiment être imputé aux membres du groupe. La chanteuse a une jolie voix qu’elle maîtrise parfaitement, elle bouge bien et communique avec enthousiasme avec le public. Mais la foule, assommée par le soleil et les textures minimalistes de Cat Power, a bien du mal à rentrer dans leur ambiance pop. Parfois, la loi du festival est cruelle, ça ne passe pas et personne n’y peut rien.


Je décide d’aller jeter un œil à la scène DJ et j’ai la bonne surprise de voir là Luke Jenner, l’ex chanteur de The Rapture. Ayant été totalement conquise par leur dernier opus, j’avoue que j’ai quelques réticences à le voir jouer le DJ… La bonne nouvelle, c’est qu’il n’a rien perdu de sa créativité et son set est là pour nous le prouver !


Encore un peu de patience pour accueillir London Grammar à 21h30. Les véritables stars de la soirée, c’est eux. Si vous avez échappé eux envolées lyriques de leur hit Wasting My Young Years, bravo, mais vous avez aussi raté un sacré bijou pop à vous faire dresser les poils sur les bras. La voix de la chanteuse, Hannah Reid, est tout simplement stupéfiante : d’une richesse inouïe et surtout parfaitement maîtrisée par la jeune femme. Ils ouvrent leur prestation par un "Hey Now" qui met d'entrée tout le monde d’accord. S’ensuivent ensuite "Darling Are You Gonna Leave Me?", "Interlude" et "Shyer". Le public est totalement acquis, on lève les mains, on applaudit et on les encourage lorsqu’ils nous communiquent leur joie d’être là. L’apport d’un quator de cordes à leur trio insuffle du corps à leur musique. Ils montent progressivement en puissance en interprétant "Strong", "Flickers", "Sights" et "Stay Awake" avant de se lancer dans une reprise du titre de Kavinski, "Nightcall". Est-ce parce qu’il y a Ryan Gosling dans le film Drive, dont la BO tourne autour de ce titre ? Le public semble connaître par cœur et entame les paroles dans un bel ensemble. Ils concluent enfin par une interprétation inspirée de "Wasting My Young Years", qui se termine en apothéose, portée par le batteur et le guitariste au sommet de leur forme.


Les basses de la scène DJ nous ramènent brutalement sur scène. Je décide d’y faire un crochet avant de partir, histoire de voir. Et là je pousse un cri de groupie mon dieu mais c’est Pedro Winter qui mixe ! C’est parti pour une heure d’un set calibré à la perfection, qu’il exécute en duo avec Riton, DJ britannique. Enfin un peu d’ambiance pour un samedi qui s’est globalement révélé assez calme !


Copyright photos:
- Cat Power, London Grammar: (c) Thomas Lavelle
- Little Dragon, Pedro Winter: (c) Yulya Shadrinsky
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