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Rock En Seine 2014


Matthew, le 29/08/2014

Samedi 23 août: Dieu, Psychédélices et Montagnes de l'Atlas

Tornade néo-soul


Avec quelques courbatures et de légères douleurs cervicales, nous débarquons trop tard en ce deuxième jour pour le concert de Dorian Pimpernel et nous nous empressons de rejoindre la scène Pression Live pour assister aux jolies promesses proposées par Giana Factory. Un joli moment entre titres électro-pop accrocheurs, que nous interrompons tout de même afin de nous rendre près de la scène de la Cascade pour voyager avec Junip, étrange trio folk aux albums aussi précieux que rares (deux en quinze ans !) et aux accents krautrock. Les chansons sont excellentes, le public suit d’une même voix, bref, on s’en délecte. Rien ne nous préparait cependant à ce que nous allions assister par la suite du côté de la Grande Scène. Un choc. Une électrocution. Une tornade emportant tout sur son passage.


Paul Janeway est il un envoyé de Dieu ? Si son passé le porte à croire (ancien prêcheur dans les messes de l’Alabama), l’ambiguité est de mise face au set qu’il mène avec ses Broken Bones. Certes, les compositions néo-soul bien qu’efficaces ne versent pas dans la nouveauté, mais nous sommes totalement emportés par la concision du groupe, formé d’un guitariste, d’un claviériste, d’un bassiste, d’un batteur mais également de deux trompettistes, et surtout par la voix exceptionnelle de Paul, invoquant sans gêne le fantôme d’Otis Redding tout en lorgnant du côté de la grande Aretha Franklin et de l’unique Joe Cocker. Danseur, enjoué et foutrement talentueux, il se met le public de Rock En Seine dans la poche en 2, 3 chansons et élucubrations soulesques. Ce cocktail détonant fait du concert de St Paul & The Broken Bones le premier grand moment de la journée. Sonnés, nous nous remettons tant bien que mal en assistant de loin au set de Thee Oh Sees, énergique mais très vite agaçant.

Le Fils prodige


Retour du côté de la Grande Scène qui voit débarquer monsieur Lennon, Sean de son prénom, et sa petite amie bassiste et mannequin Charlotte Kemp Muhl aussi jolie que délicate, formant le projet au nom le plus long de tout le festival (nous ne l’écrirons en entier qu’une seule fois), The Ghost Of A Saber Tooth Tiger, formation multicolore et psychédélique. Si la troublante et fragile voix de Sean rappelle inévitablement celle de son père, les compositions font plutôt penser à un revival seventies très réussi, entre lignes de basse chaloupées et récitals guitaristiques de haut vol, exécutés de main de maître par celui qui est bien plus qu’un fils de. Soutenu par le doux filet de voix de Charlotte (et excellente bassiste), il nous livre un set rafraichissant, humble ("nous sommes vraiment heureux d’être là, devant vous, qui ne nous connaissez surement pas" lancera Sean, en français dans le texte) et extrêmement intéressant. Si l’on savait que Sean Lennon avait du talent, ce qu’il nous a montré ce soir a réussi à nous surprendre. A surveiller de très près.


Nous décidons de nous restaurer à ce moment-là, laissant Emilie Simon et l’orchestre national de l’ile de France envouter les festivaliers. Cependant, à trop s’attarder, nous finissons par assister d’assez loin au concert le plus attendu de toute la soirée (et peut-être de tout le festival) donné par la seule et unique Beth Gibbons, accompagnée de ses sbires de Portishead, devant une foule compacte, curieuse et extrêmement imposante. Est-ce la digestion de ce hot dog mélangé à ces bières festivalières qui nous endort ou la longueur et la monotonie des chansons qui provoque en nous ce décrochage à un moment pourtant clé du festival, toujours est il que ce qu’il se passe sous nos yeux nous laisse de marbre. Qu’on se le dise : ceux qui vénèrent Portishead auront sans doute passé un superbe moment : le show est très bien rôdé, la réputation du groupe n’est plus à faire, les chansons sont exécutées de fort belle manière et Beth est très en voix. Mais rien à faire, nous ne nous laisserons jamais embarquer par les mélodies et l’ambiance du groupe, et c’est quelque peu refroidis que nous décidons de nous rendre du côté de la Pression Live, en comptant sur Frànçois & The Atlas Mountain pour nous réveiller. Grand bien nous en a pris !

Là-Haut


Le concert est détonnant, les chansons prennent une dimension cosmique assez inattendue, entre les premiers titres et ceux du dernier album (excellents, dont le tubesque "La Vérité"), ce qui galvanise une foule totalement sous le charme. François est en transe, dansant de façon désarticulée, il saute avec sa guitare ou près de son clavier, enchaine les pirouettes vocales et nous retourne littéralement. Les curieux observateurs venus en nombre prennent peu à peu conscience d’assister à l’un des concerts les plus marquants du festival, donné par l’une des formations pop françaises les plus excitantes du moment, bien que cette dernière n’étant plus toute jeune. Un dernier titre, de beaux sourires et de sincères remerciements plus tard, nous ressortons abasourdis mais galvanisés. Du coup, l’abrutissante agressivité de Prodigy et le psychédélisme sans inspiration de The Horrors ne nous procureront aucun effet. En cette fin de deuxième journée, nous sommes restés perchés au sommet de l’Atlas.
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