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Rock En Seine 2014


Matthew, le 29/08/2014

Dimanche 24 août: Chaussures, Diva-Cola et Pierres qui Roulent

Rouge Sang


Le lendemain, nous redescendons enfin de ces montagnes grâce à des chaussures rouge sang. Anglaises, pour être précis. Il est 14h30 quand Laura Mary-Carter et Steven Ansell déboulent sur la Grande Scène pour nous asséner leur rock brut de décoffrage et fortement jubilatoire. Les titres s’enchainent à une vitesse folle, dont ceux de l’excellent dernier album éponyme ("An Animal", "The Perfect Mess"). Steven s’en donne à cœur joie tandis que Laura lacère sur sa guitare des riffs tranchants comme des lames de rasoir. La perspective de les retrouver un peu plus tard en interview nous enchante, et nous avons déjà hâte de les retrouver lorsqu’on les voit quitter la Grande Scène sur un "Je Me Perds" épique, conférant définitivement les Blood Red Shoes au rang de certitude rock indie.


Un petit rafraichissement s’impose suite à cette débauche d’énergie. Nous nous rendons donc forcément du côté de la scène Pression Live, aiguisés de curiosité par la délicieuse pop de To Kill A King. Les lads de Leeds nous livrent un concert prometteur, distillant de jolies mélodies sur des arrangements fins impossible à renier pour tout amateur d’indie pop qui se respecte. A n’en pas douter, ces garçons sont à suivre, et on espère vite les retrouver.

Respect des fondamentaux


Autre bière, autre ambiance, direction la Grande Scène pour assister au concert des australiens d’Airbourne, sorte d’AC/DC version trash. Les similitudes sont extrêmement frappantes, autant dans le jeu de guitare que dans la voix, à la différence près que Joel O'Keeffe (chant/guitare) incarne à lui tout seul Bon Scott et Angus Young. Si la recette riffs saturés/batterie lourde a fait ses preuves depuis longtemps, les australiens, surtout par le biais de leur tête pensante (traversée de la fosse sur les épaules d’un roadie, bières ouvertes grâce à sa boite cranienne), ne se ménagent pas et nous ramènent aux fondamentaux de ce que devrait être le rock pour certains, à savoir une histoire de déconne, de boisson et de gonzesse. Terriblement efficace, le set s'achèvera par un wall of death qui terminera de déchainer une fosse ravie mais épuisée. Fucking rock’n’roll !


Pour cause d’interview, nous n’assisterons pas à l’excellent show des non moins délicieuses Warpaint, nous contentant de quelques aperçus par écran pas vraiment géant. En revanche, nous sommes sur le qui vive lorsque Brody Dalle aka Mme Homme débarque avec ses sbires pour nous asséner d’un set puissant, punk et pourtant concis. Aussi à l’aise dans les vociférations qu’avec les lignes de chant plus travaillées, l’ex égérie des Distillers arrive parfaitement à convaincre une assistance qui se dit qu’elle a bien fait de fuir les insupportables tics vocaux de Selah Sue, alternant reprises de morceaux du groupe et titres solos. Pas de doute, ce dimanche après-midi est sous pavillon australien. Nous passerons très vite sur le show millimétré et sans âme de Janelle Monaé qui nous ferait presque regretter d’avoir loupé Thurston Moore, l’attraction de la soirée étant ailleurs. Elle est parée d’une robe rose, ses fans ont des fleurs dans les cheveux et leurs pleurs rendraient jalouse n’importe quelle Lady Gaga. 19h45, sifflotant un air de Cola, Lana Del Rey débarque.

Coca contre téquila


La foule, massive, a très vite le sentiment de se sentir exclue, lorsque la Lana, entre deux chansons, part signer quelques autographes au premier rang ou pour se faire prendre en photo par de jeunes filles en fleur au bord de la crise d’hypoglycémie, peu habituées à l’expérience festivalière ; ou encore lorsqu’un roadie vient lui allumer une cigarette qu’elle écrase aussi tôt tout en se plantant sur le titre suivant. Si la nouvelle muse de Dan Auerbach parvient à accoucher de disques plutôt intéressants, elle a encore du mal à transposer le tout sur scène. Certains titres sont très réussis ("West Coast", "Summertime Sadness"), d’autres beaucoup moins ("Blue Jeans"), et l’on sent la jeune femme pas encore totalement à l’aise lorsqu’elle foule les planches. Heureusement pour elle, les musiciens qui l’accompagnent tiennent la baraque, et c’est sur un "National Anthem" frôlant les 10 minutes que la belle s’en va, nous laissant avec un étrange goût en bouche. Une sorte de Coca Zéro sans bulles.


Nous passerons très vite sur La Roux, la laissant s’époumoner sur la scène de la Cascade pour nous concentrer sur l’ultime gourmandise du festival, à savoir monsieur Josh Homme et ses Reines de l’Age de Pierre. Généreux en diable, souriant et pas si fatigué que ça, le géant roux nous offre un début de set tonitruant en diable ("No One Knows", "My God Is The Sun"), nous prouvant à quel point QOTSA cuvée 2014 est une machine foutrement bien rodée, entre titres du dernier album ("Kalopsia", "If I Had A Tail") et classiques ("Feel Good Hit of The Summer"). Evidemment, John Theodore ne sera jamais Joey Castillo, Michael Shuman ne remplacera jamais Nick Oliveri, mais on ne pourra pas leur reprocher de ne pas tenir la baraque aux côtés d’un Josh qui ne cessera de nous caresser dans le sens du poil toute la soirée. Si le son s’avère parfois brouillon, le final époustouflant de "A Song For The Dead" restera longtemps dans les mémoires de tout amateur de sensations fortes.

Bilan


Entre jolies découvertes, confirmations et mastodontes rock, la 12e édition de Rock En Seine a tenu toutes ses promesses, que n’auront gâché ni le temps mitigé ni les problèmes de son. Les organisateurs auront beaucoup de travail pour proposer une cuvée 2015 encore plus intéressante que celle-ci. Pari tenu ?
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