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Rock en Seine 2016


Collectif, le 17/09/2016

Dimanche 28 Août: la journée de la folie

Après la chaleur de la veille, on compte sur une journée réglée comme du papier à musique (no pun intended) pour se rattraper. C'est simple, tous les groupes s'enchainent sans le moindre temps mort, un vrai marathon de 14h30 à 23h30. Après la chaleur de la veille, on compte sur une journée réglée comme du papier à musique (no pun intended) pour se rattraper. C'est simple, tous les groupes s'enchainent sans le moindre temps mort, un vrai marathon de 14h30 à 23h30.

Blues Pills, surprenant et convainquant


Erwan


La journée du dimanche commence bien plus tôt que les deux autres pour nous, avec le dynamique groupe de blues rock Blues Pills. Ouvrir la journée n’est jamais chose facile mais la formation emmenée par la Suédoise Elin Larsson, qui défend son nouvel album Lady In Gold sorti cette année, a profité d’être sur la grande scène pour attiser la curiosité des festivaliers et faire finalement pas mal de bruit.


Dans sa combinaison noire moulante à outrance qui confirme volontairement ou non le triste stéréotype disant que quand la femme est au premier plan elle doit être canon et bien mise en valeur sexuellement, Elin Larsson dégage une énergie folle qu’on ressent également dans sa voix puissante et assurée. Visiblement aux anges d’être ici, c’est tout sourire qu’elle entame l’un des titres majeurs du premier album de Blues Pills, "High Class Woman". Alors qu’on a tendance à trouver ce genre de compositions vite stéréotypées sur disque en ce moment, tant les groupes de blues rock pullulent de tous les côtés, la musique rétro et bien grasse de Blues Pills fonctionne bien et le petit groupe de fans qui attendait avec impatience le début du concert est vite rejoint par une foule de curieux, augmentant considérablement la taille du public. Une fois "High Class Woman" terminé, Blues Pills enchaîne quelques power-ballade complètement clichées, "Astraplane", "Black Smoke" et "Little Sun", toutes trois tirées également du premier album du groupe. Complètement clichées peut-être, mais dans un registre si agréable que forcément, on adore ça. Il se passe réellement quelque chose entre Elin Larsson et son jeune guitariste français Dorian Sorriaux, quelque chose qui rend le banal assez exceptionnel sans qu’on parvienne à l’expliquer vraiment. Dorian Sorriaux se tient droit, les pieds occupés par son énorme pédalier, et enchaîne les lignes solo avec beaucoup d’application.


Pour dérouler ses nouveaux morceaux, Blues Pills change de configuration et le second guitariste du groupe passe derrière le clavier. "Lady In Gold", "Little Boy Preacher", "Elements And Things" et "You Gotta Try" sonnent de façon beaucoup plus dynamique que l’ancien matériel du groupe et l’évolution de Blues Pills entre son premier et son second disque se fait sentir. A sa sortie, le groupe laisse un large public comblé d’avoir eu sa dose de vrai rock n’ roll alors que la journée ne fait que commencer.

Editors, cool de loin


Erwan


Hors de question de quitter la grande scène pour cette dernière journée tant sa programmation est géniale. Après Blues Pills et un bon hamburger, c’est Editors qui s’installe pour une petite heure que nous suivrons de loin.


Les Britanniques vont immédiatement prendre la scène en main avec "Sugar" mais surtout un de leurs premiers grands singles "Smokers Outside the Hospital Doors". Leur indie rock dynamique prend un peu de profondeur quand Tom Smith passe derrière le piano pour "The Racing Rats" et la mélodie de "Forgiveness", extrait de leur dernier album, enchante le public. L’ensemble du concert se déroule sur ce ton, l’ambiance guidée par Tom Smith qui passe de la guitare au piano avec une joie vraiment communicative, et Editors conclut en beauté avec l’excellent "Papillon" et ses relents disco, puis l’épique "Marching Orders". Si nous ne nous sommes pas impliqués plus que cela dans la prestation des Anglais, Editors reste une valeur sûre qui aurait mérité de jouer un peu plus tard.

Gregory Porter pour se changer les idées


Erwan


On s’était promis de ne pas quitter la grande scène de la journée, mais Gregory Porter nous a fait changer d’avis.


Pour notre défense, Gregory Porter a les arguments pour nous faire changer d’avis. C’est le seul groupe qui se présente à cette édition de Rock En Seine avec cette promesse d’ambiance jazz club et de morceaux s’étendant des heures en solos de pianos et saxophones. L’Américain de 44 ans est un des nouveaux piliers du jazz et du blues aux USA, et expose à travers ses trois albums sa voix exceptionnelle et ses nombreuses références dans le domaine de la soul, du blues et du jazz.


Complètement insensible à la chaleur, Porter arrive sur scène en manches longues, avec un gilet et une casquette rembourrée qui lui enserre tout le visage. Le baryton alterne les ambiances suaves et dansantes avec une finesse extraordinaire, accompagné par un groupe de musiciens de génie. C’est le saxophoniste Tivon Pennicott qui se retrouve le plus en avant au sein de ce quintet et qui déroule les plus longs et doux solos du groupe. Porter, extrêmement respectueux de ses musiciens, va même jusqu’à prendre quelques pas de reculs pour le laisser seul face au public, dans un moment de communion immense où le public de curieux de Rock En Seine, ne s’attendant peut-être pas à tomber sur un orchestre de jazz, en prend simplement plein la vue.


Gregory Porter était la plus grande touche d’originalité du festival, et on peut remercier Rock en Seine de lui avoir accordé la scène de la cascade pour donner à sa musique toute la place qu’elle mérite.

Sum 41: kif absolu


Raphaëlle


En ce qui me concerne, le dimanche commence avec des mélodies qui rappellent des temps immémoriaux, quelque chose autour du début des années 2000, le collège et la découverte de MTV dans la foulée (car en 2000, MTV était une chaine de musique et passait du rock, cela nous ne rajeunit pas). Au vu de la foule immense massée devant la grande scène, tout le monde a eu un grand besoin de régression cette année. Sur ce plan, Sum 41 va nous ravir: ils n'ont même pas changé de tête !

C'est parti pour une heure de plaisir intact à sautiller sur place, hurler des refrains, agiter la tête et obéir docilement à un chanteur qui nous invective copieusement ("I wanna hear you motherfuckers" revient toutes les 5 minutes en moyenne).  

Il est impossible de décrire l'allégresse collective lorsque retentissent "Still Waiting" ou ma préférée, "In Too Deep". Il faut le voir pour le croire, ces milliers de jeunes adultes qui retrouvent leur adolescence en beuglant les paroles, index et auriculaire levés de circonstance. Tout le monde profite d'un vrai concert de rock à l'ancienne, sans la moindre prétention et tant pis pour les soucis techniques (la voix, le larsen...).

L'astuce de sioux consiste à s'exfiltrer juste avant la dernière chanson pour filer vers la scène de la Cascade. Ghinzu y entre en effet en scène au moment où Sum 41 coupe les amplis.


Erwan


On les a attendus toute la journée, comme de petites groupies collégiennes en 2006, ils sont là. Sum fucking 41, le retour du plus grand groupe de pop-punk des années 2000 (Green Day est difficile à caser dans cette catégorie, plus mature, avec un vrai background punk, fin du débat) après des années difficiles pour son leader Deryck Whibley, hospitalisé en 2014 pour de graves problèmes d’alcool alors que le groupe commençait tout juste à travailler sur son nouveau disque et à rechercher un nouveau batteur. Deryck est de retour, Sum 41 aussi, avec un nouvel album à paraître dans quelques jours. Les deux premiers extraits ont convaincu. "Fake My Own Death" sur les intentions, et le second "War" sur la qualité de la voix de Deryck. Reste maintenant à voir comment le quintet se comporte sur scène.


C’est incroyable de voir le monde que Sum 41 a amassé devant la grande scène de Rock en Seine. Et on se doit de souligner que la composition du public déjoue les clichés qui accompagnent le groupe et le genre. Des ados certes, mais aussi des vieux t-shirts de Metallica et d’AC/DC et des groupes d’étudiants. Ce qui est assez logique. Au final, les enfants du pop-punk sont aujourd’hui plus près des 25 ans que des 15 ans. On entend beaucoup dire qu’ils sont venus pour rigoler, ou pour accompagner leur copine. Ben oui, Sum 41 c’est pas pour les bonhommes.


Pour chauffer les fans et jouer la comédie à fond, Sum 41 diffuse en ouverture de son concert une bande-son sur laquelle s’enchaînent un "Requiem" classique complètement mégalo, "T.N.T." d’AC/DC et "Master Of Puppets" de Metallica. Le groupe arrive en trottinant, d’un geste rageur, le sourire aux lèvres, Deryck arrache un accord bien saturé pour annoncer que la fête va commencer (c’est d’ailleurs là qu’on entendra le plus sa guitare tant elle sonnera moins forte que les deux autres durant l’heure).


"The Hell Song" est une chanson un peu tendre pour attaquer dans le dur. D’autant que la voix de Deryck n’est elle aussi pas bien réglée. Résultat, les secondes voix s’entendent plus que lui. Mais Deryck va reprendre les choses en main et lâcher sa guitare pour se diriger vers le public, profitant de la passerelle qu’offre la plus grande scène. On sent chez lui une immense envie de communiquer sa joie d’être là quand il offre à quelques personnes du premier rang de monter sur scène pour danser avec le groupe, pendant tout le concert. L’enchaînement "Over My Head"/"Fake My Own Death" (qui fonctionne parfaitement en live, soulagement) va donner un coup de speed nécessaire au début du concert pour brancher tout le public sur 4000 voltes. Même ceux venus pour rire ou faire plaisir à un (une) ami(e) se mettent à sauter en remuant la tête.


Histoire de finir avec ça et d’arrêter de lui cirer les pompes, Deryck est merveilleux. Tout dans sa façon d’être sur scène, ses très nombreuses interactions avec le public, ses mimiques, laisse voir un type bien dans sa peau et entièrement heureux d’être là. Entre le petit con arrogant et le looser magnifique, le leader du groupe transpire les ondes positives et c’est un gros plus lors de ce concert.


Autre point positif, la propreté du jeu de l’ensemble des guitaristes et l’énergie déployée par Frank Zummo à la batterie. Toutes les leads et tous les riffs sonnent bien. Petit bémol à ajouter sur les balades jouées par le groupe, puisque Deryck s’accompagne à ces moments-là et que sa guitare n’est toujours pas celle qui sonne le mieux des trois. Sum 41 fait d’ailleurs le choix de n’interpréter que trois ballades de son répertoire pourtant fourni en la matière, un choix payant car plus de ballades aurait sans doute détruit l’intensité du concert. On a forcément droit à "Pieces", la plus connue, amenée de façon très fun après quelques reprises d’une quinzaine de secondes de "Smoke On The Water" et "Seven Nation Army", ainsi que "We’re All To Blame" (plus belle chanson que le groupe ait écrite, début du débat) et "With Me".


La fin du concert approche déjà et Sum 41 balance une reprise punk géniale de "We Will Rock You" de Queen (les puristes clignent d’un œil et tachycardent) avant de finir sur deux classiques assez accessibles, "In Too Deep" et "Fat Lip", du même acabit que "The Hell Song" pour ouvrir. On aimerait pouvoir se passer de "In Too Deep" (et de "Pieces" aussi ?) avec le temps, mais il en faut pour tout le monde. Sum 41 a rendu le public complètement dingue, lancé quelques pogos, et convaincu tout le monde. Le phénomène est de retour et n’est pas prêt de repartir.



Raz de marée en approche à 0:38

Ghinzu fait monter la température


Les groupes se suivent mais ne se ressemblent pas. A un bout du festival, nous avons eu droit au groupe incarnant à lui seul la flemme adolescente de prendre quoique ça soit au sérieux, à commencer par lui-même (ce jean slim blanc, on en parle?). A un autre, on assiste, ébahi, au show mégalo d'un autre genre de groupe culte.


Avec Ghinzu, les déluges de sons s'abattent sur nous et le concert défile à toute vitesse, sans nous laisser de choix.On se retrouve emporté par les mélodies et déchiré par les riffs de la guitare, tout en étant stupéfait par le charisme presque animal du chanteur.


Dès l'intro grandiloquente, Ghinzu se positionne comme un groupe à part dans le festival. Ils pourraient en faire trop (ce blouson de cuir sur un torse nu, on en parle?), mais les membres de Ghinzu ont tellement foi en eux qu'ils ne nous laissent pas d'autres choix que de les suivre.


Le point culminant est bien évidemment la petite bombe "Do You Read Me?", douze ans et pas une seule ride, toujours aussi subversive. On s'esquive au bout de trois quart d'heures un peu sonné et en même temps ravi. C'est exactement pour ce genre de rencontre du troisième type qu'on va dans un festival, pour se laisser surprendre. La sincérité et la spontanéité brute de Ghinzu ont fait merveille ce jour-là, cela donne vraiment envie de les voir dans une salle de concert face à leur public.


Vous reprendrez bien un peu de testostérone?

Iggy Pop: le mythe en chair et en os


Raphaëlle


Pas le temps de souffler, il faut se précipiter sur la grande scène pour applaudir celui que tout le monde attend ce soir: le roi Iggy. On a eu de l'insouciance avec Sum 41 et des décharges électriques avec Ghinzu, Iggy Pop se chargera de nous délivrer les deux et plus encore.  Ce concert est d'autant plus mythique que c'est la première fois de tout le festival qu'Erwan et moi arrivons à en partager un ! 

Comme toujours, lorsqu'un artiste culte rentre en scène, un frisson d'excitation parcourt la foule. Nous ressentons tous en même temps le vertige qu'on a quand on voit un morceau d'histoire (du rock, certes, mais d'histoire quand même) se déhancher devant nous, en chair et en os, miraculeusement vivant. Et pour combien de temps? Impossible de le savoir, ce qui rend l'ensemble d'autant plus extraordinaire à vivre. 

Très loin d'un Dylan qui prend un plaisir pervers à torturer ses grands classiques pour les rendre méconnaissables, Iggy Pop sait très bien pourquoi nous sommes venus ce soir et nous offre les hits sur un plateau d'argent. Après une entrée fracassante sur "I Wanna Be Your Dog" rugissant, il enchaine avec ses deux plus grosses réussites commerciales en solo: "The Passenger" et "Lust For Life". "The Passenger" provoque une émotion particulière, car il y a quelque chose de saisissant à voir ce petit bonhomme torse nu, le corps vieillissant, se tordre et gesticuler comme si c'était son premier concert. Iggy Pop est une Rock Star avec semblerait-il de l'humour et de l'autodérision, qui prend un plaisir incroyable à chanter pour nous. On est bien loin de l'autodestruction des débuts ! La foule rassemblée agite les bras en chantant "La la la" en chœur, la grâce et la générosité d'Iggy permettent au concert de rester touchant et jamais niais.

Même quand Iggy chante "Sixteen", provocante par essence, limite scandaleuse dans la bouche d'un homme aussi âgé, rien à faire, il nous embarque. Sa voix nasillarde nous transporte en "1969" avec aisance et la foule conquise boit ses paroles. Iggy, prophète à Saint Cloud. 


Aller simple pour le paradis.

Ce n'est pas tout ça, mais il y a encore un programme chargé pour la suite de la soirée et des préoccupations bassement matérielles se rappellent à nos estomacs. Technique de sioux toujours, on s'esquive pour aller diner (pardon, Iggy).


 Erwan


Malgré le plaisir que ça peut procurer de voir des nouvelles têtes, des têtes qui font leur come-back ou des têtes qu'on ne connaissait absolument pas, il y en a une qu'on ne se lasse jamais de voir. Iggy Pop est chez lui à Rock en Seine et déroule un set composé de ses meilleurs tubes (mettant au passage complètement de côté son dernier album plus qu'oubliable) en répétant ses gimmicks de scène avec la fantaisie d'un gamin sous crack. On a beau connaître déjà tout de ce qui va se passer, tant sa façon d'être sur scène et ses morceaux de légendes n'ont plus de secrets pour personne, on est quand même content de le voir. Pourtant avec l'âge et les répétitions, le show a un côté un peu mécanique, un peu trop lisse peut-être. Voir Iggy sortir de scène en embarquant une fille choisie au hasard fait quand même bien marrer. Et puis bon, qu'il soit en forme ou pas, dans un grand soir ou dans un soir complètement banal, on l'aime Iggy. Et pour rien au monde on ne l'aurait manqué.

Feel good Cassius


Raphaëlle


Tout le monde connait Cassius. Tout le monde a déjà dansé au son de "Toop toop", tout le monde a déjà clamé que quand même la France avait inventé l'électro, oui monsieur, avec Cassius et non pas les Daft Punk monsieur. Cassius, ça se pose là dans notre patrimoine musical: des sons que vous avez toujours connu, un don inouï pour introduire récupérer le meilleur de Prince, entre autres, et le téléscoper avec du hip hop, de la house, et je ne sais quoi encore pour nous faire remuer. Alors évidemment, ça n'a pas raté à Rock en Seine. Mêlant habilement les anciens tubes et les nouveaux (cette reprise de "I Love U So" m'a envoyée dans l'espace), le duo retourne littéralement la scène de la Cascade. C'est dimanche soir, il est 22h, on est épuisés mais peu importe, Cassius est trop fort pour nous et nous abandonnons toute lutte. Je ne sais pas ce qu'il vaut sur piste mais en live, leur dernier album (Ibifornia) est une véritable folie. 


Essaie de ne pas tapoter du pied, pour voir.

La tornade Foals en guise de conclusion


Comme pour beaucoup d'autres artistes (Casseur Flowters, Last Shadow Puppets), ce week-end est la dernière date d'une tournée qui les a emmenés en festival tout l'été. Les poulains (Foals, poulains, traduction, tout ça) qui entrent sur "Snake Oil" semblent un peu rincés. Il en résulte un son encore plus lourd et tendu que d'habitude, comme s'ils avaient envie de jeter leurs dernières forces dans la bataille. A bout de nerfs de leur tournée marathon, ils semblent désirer de tout brûler, avec la rage d'en finir enfin. Jamais "Snake Oil" n'a sonné aussi abrasive à mes oreilles.


Même "My Number" se transforme en un brûlot irrésistible, lourd et gras, galvanisé par les frappes d'un batteur déchainé. "Providence" avec son air de ne pas y toucher finit en hurlements et jeu de lumière à vous rendre épileptique. Le concert bascule au moment de "Spanish Sahara". Yanis nous dit qu'ils sont épuisés et un peu "hangover", il nous parle de tas de choses qu'on ne comprend pas trop, il râle contre les politiques qui nous mentent, il nous dit que la date est un peu spéciale pour eux et qu'ils ressentent l'énergie qu'on leur transmet, qu'ils ont envie de tout casser, il débite tout ça avec un drôle d'accent et beaucoup de "fuck". "Late Night" fait monter l'émotion d'un cran avec son ascension parfaitement maîtrisée. Le tryptique poétique se clôt avec "A Knife In The Ocean" (et cette manie de planquer des bonnes chansons de fin de disque). 

On redescend sur terre avec la tubesque "Mountain at My Gate" et soudain, l'énergie rageuse des anglais reprend le dessus. Coup sur coup, ils nous balancent "Inhaler" et "What Went Down",  les deux bombes qui les ont sortis de leur précarré confidentiel indie-math-rock. "Inhaler" revêt un caractère particulier pour moi puisqu'il s'agit d'une chanson qui m'a accompagnée, avec Alt-J, dans les derniers mois de ma vie d'étudiante. Jamais je n'oublierai la claque ressentie la première fois que j'ai été assaillie par le "I CAN'T GET ENOUGH... SPAAAAAAAACE". Eh bien, Rock en Seine ne me déçoit pas sur ce coup-là non plus. Le jeu de lumière se prête parfaitement au propos en nous aveuglant chaque fois que Yanis beugle et que la musique déferle sur nous. Quant à "What Went Down", Yanis y a visiblement perdu sa voix. Il s'aventure dans la foule, se fait porter à genoux tout en hurlant dans son micro, en transe devant un public en communion totale. Ils clôturent le set avec deux jolis clins d'oeil à leurs débuts de Math-rockeurs: "Cassius" et "Two Step, twice". Voilà une bien digne fin pour l'un des meilleurs festivals auxquels il m'ait été donné d'assister!


Les poulains qui te foncent dessus.

Commentaires
Raphaelle, le 20/09/2016 à 15:24
Pour information c'est justement moi qui ai rédigé la chronique de "Everything you've come to expect" the TLSP: je vous invite à la relire, j'ai été assez positive sur l'album que j'ai trouvé plutôt bon. Je ne critique pas la qualité des chansons, j'aime particulièrement celles que j'ai citées. Je critique ce que j'ai vu, à savoir un concert où le chanteur a massacré allègrement son répertoire. Peu importe l'ébriété: Kanes était probablement bien imbibé aussi mais il a assuré le show. C'est justement parce que j'aime leurs chansons que j'ai été déçue de voir le cirque auquel Turner s'est livré.
Etienne, le 19/09/2016 à 08:45
Quel dommage pour Bring Me The Horizon... En tout cas, bravo pour ce compte-rendu maousse-costaud ! J'ai tout lu, même La Femme hé hé
Malwee, le 18/09/2016 à 20:15
Désaccord complet sur Brian Jonestown massacre et TLSP. A croire qu'on a pas vu les même concerts! BJM, je les ai vu à Marseille ce printemps, et je dois reconnaitre que c'est un groupe qui gagne à être vu dans une petite salle. Leur musique n'est pas idéalement taillée pour l'immensité des festivals. Mais j'étais plein centre, bien placé à RES, et tout le monde autour de nous avait l'air d'apprécier! C'est marrant que Joel Gion soit placé au centre, il serait plus ridicule au fond m'est avis! Anton est une tête a claque sur scène mais il essaye toujours de faire en sorte que sa musique sorte le mieux possible. Quitte à faire chier la régie son oui. Qui n'a qu'a pas laisser des enceintes de feedback ronfler dans les oreilles des artistes. Les morceaux que vous cités dans votre paragraphes, je les trouves vraiment cools, c'est du psyché ca n'a pas a être nerveux pour nous faire partir non? Pour TLSP, je crois que préfère 1000 fois un Alex Turner un peu saoul(ne fait-il pas semblant d'ailleurs?) qui cabotine pendant 1h qu'un Alex Turner silencieux et quasi autistique ( cd n'importe quel concert des arctic monkeys) Ils étaient au bout d'une assez longue tournée. j'attendais rien de ce concert, mais au final en dehors d'un trou de chansons de crooner au milieu du concert, c'était bon! Jusqu'a le rerprise de Dutronc, de Bowie, qui étaient top! Très surpris de vos appréciations sur ces concerts en tout cas!
afterthegoldrush, le 17/09/2016 à 14:10
Bizarre...les autres chroniques que j'ai lues sur le concert des Puppets sont bien plus positives...C'est vrai que vous n'avez pas trop aimé leur Lp non plus. Pour ma part, je les ai vus à Clermont ce printemps. Ils étaient en forme (tous les 2 ! ) et le concert était parfait. Je considère leur disque comme l'un des meilleurs de l'année (disque court, élégant, que l'on remet aussitôt terminé). Pas si simple d'écrire des mélodies pop qui sonnent immédiatement comme des classiques. Eux savent le faire...et bien ! Après, c'est sûr, si on aime la prise de risque...Enfin, ça vous a pas plu...bah, c'est pas grave, je vous aime bien quand même ! ;)