Deftones

Pour leur 4ème album, les Deftones ont choisi un titre éponyme. Même si cette pratique est plus courante chez les jeunes groupes que chez les confirmés, Chino et sa bande ont donc décidé de baptiser cet opus Deftones, sobrement, simplement parce que d'après eux, il s'agit là de l'album qui serait le plus représentatif de leur style et de leur état d'esprit.

"Hexagram" ouvre le bal et augure du meilleur pour la suite des 40minutes : un morceau toute en puissance, réussi, qui déchire, c'est le moins que l'on puisse dire.
Le groupe va de l'avant, explore davantage les ambiances sombres et mélo parfois électro ("Lucky you") au détriment du heavy (ce qui n'est pas forcément grave mais ça c'est une affaire de goût), et surtout, surtout !, tous ces titres ont une âme, leur propre personnalité. C'est indéniable, il y a quelque chose qui vous retient, qui vous attire.
Certes, à la première écoute et durant les premières secondes j'avais l'impression d'avoir glissé "White pony" dans ma platine, mais le ton a vite changé je vous rassure.
Ah ! ça, les Deftones ne peuvent pas renier leur parenté avec l'intégralité de ces 11 titres. C'est du Deftones, mais c'est du grand Deftones ! Même "Anniversary of an uninteresting event" possède la petite griffe qui fait la différence, malgré le piano et les petits sons de triangle xylophonoïde.

Ce qu'on pourrait leur reprocher en revanche, c'est d'exploiter un peu trop souvent le filon intro guitare suivie d'une grosse rythmique batterie/chant douloureux et déchirant/nappe de guitare et retour au calme. En tout état de cause, les Deftones nous livrent là, après plus de deux ans d'attente, un album accompli, abouti, qui restera dans les mémoires. Le meilleur du combo de Sacramento ? reste à voir.

Les fans de la première heure verront la tendance amorcée sur White pony se confirmer, ce qui ne sera pas forcément pour leur plaire. Ceux qui ont occulté Around the Fur et Adrenaline pourraient bien trouver là matière au génie.