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Critique d'album

Eloy


Colours


(00/00/1980 - EMI - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par Eloy

Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Au regard du contexte de sortie, Colours est un travail plus qu'honorable. "
François, le 17/06/2019
( mots)

Quand on entend quelqu’un que l’on sait peu mélomane nous dire "J’adore les années 1980", il y a peu de chances que celui-ci fasse référence à la NWOBHM par exemple ou à Marillion … Mais peut-être va-t-il citer un des groupes phares du rock progressif, ignorant souvent leur passé musical des 70’s, son oreille ayant été accrochée par les errements esthétiques de Yes ou encore Genesis. En quelques mots, les années 1980 sont plus terribles encore que la vague punk pour le rock progressif, les maisons de disque et le chant des radios FM semblant avoir pris le dessus sur toute ambition musicale. 


Autant dire que pour Eloy, qui avait déjà réalisé l’exploit de mettre au monde des albums très solides à la fin de le première vague prog’, aborder cette nouvelle décennie va être compliqué. Au-delà des exigences commerciales et de la diffusion de masse, le premier défi pour Bornemann va être de recomposer la formation autour de son duo avec Matziol (basse). En effet, Colours n’est pas sorti de la même matrice que les trois précédents opus. La pochette très heroïc-fantasy est néanmoins prometteuse, apportant une thématique peu traitée par le groupe mais fidèle aux tropismes de genre. Qu’en est-il musicalement ? 


Rien qu’à la longueur des titres, on peut s’interroger sur l’ambition du groupe, même si, évidemment, ce n’est pas la taille qui compte ("Impressions" est un des meilleurs morceaux de l’album et un des plus courts, entre Focus et Jethro Tull). Si on peut tirer un trait sur les longs albums concepts planants et épiques d’antan, Eloy ne renie pas pour autant son esthétique progressive. Mais des concessions sont faites à l’esprit du temps. Parfois, cela se justifie amplement, comme l’usage de sonorités plus modernes (pour les années 1980, donc un peu datée pour un auditeur du XXIe siècle) à l’image du premier titre, à d’autres moments, notamment sur la fin de l’opus, le groupe glisse légèrement vers le pouêt-pouêt FM sans franchir totalement le pas ("Giant" un peu funky, mais surtout "Gallery" et "Silhouette"). Mais rien à voir avec le single "Wings of Vision" assez infâme dans le genre (sorti en promotion de l’album, il est dans les bonus de la réédition). 


La caractéristique principale de l’album est l’inclinaison hard-rock bien plus affirmée que dans les albums précédents. Bornemann a cherché les riffs efficaces et rugueux et franchement, il est convaincant. Ainsi "Illuminations", dont les arpèges en intro font penser à ce que Wishbone Ash pouvait faire à la même époque, dégaine un sacré riff bien léché et un petit passage en palm mute bien pensé. "Child Migration" propose également une partie de guitare bien musclée, et de beaux passages de claviers à la Scherpenzeel (Kayak), notamment dans son pont accompagné par une guitare acoustique andalouse. L’harmonie avec les claviers est présente, de même qu'avec la basse, le duo Bornemann-Matziol maîtrisant ce travail d’équipe depuis quelques albums.


Colours pèche par son manque d’ambition au regard des précédents albums, mais regorge de bonnes idées et mérite une écoute. Loin d’être l’album du siècle, il présente néanmoins l’intérêt de nous donner à entendre un groupe aux prises avec le difficile tournant des années 1980, entre concession et authenticité. 


 

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