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Critique d'album

Saez


Varsovie - L'Alhambra - Paris


(21/04/2008 - Wagram - - Genre : Rock)
Produit par

1- Varsovie / 2- Ceux qui sont en laisse / 3- Je suis le Christ / 4- Que tout est noir / 5- Dis-moi qui sont ces gens / 6- Goraszewska / 7- Je suis perdu / 8- Anéanti / 9- On meurt de toi / 1- Chanson pour mon enterrement / 2- Au-delà du brouillard / 3- Au-delà du brouillard - Thème / 4- Je cherche encore / 5- Les bars du port / 6- À l'Alhambra / 7- Quand on perd son amour / 8- L'abattoir / 9- On s'endort sur des braises / 10- Tango / 1- Jeunesse lève-toi / 2- S'en aller / 3- On a pas la thune / 4- Alice / 5- Le Cavalier sans tête / 6- Putains vous m'aurez plus / 7- Des marées d'écume / 8- Intro / 9- Toi tu dis que t'es bien sans moi / 10- Kasia
Note de 5/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Instant clé dans la discographie de Saez, avec ces trois disques faits de trésors poétiques dans les confins de la mélancolie"
Julien, le 05/05/2020
( mots)

Artiste souvent décrié et aujourd’hui de plus en plus déconsidéré, Damien Saez n’en reste pas moins un interprète singulier et marquant de la musique et du rock français. Il ne fait guère de doute qu’il fera (ou fait déjà) partie de ceux qui resteront ; ceux dont on admirera la beauté des textes et son contrôle absolu de la langue de Molière. Oui, car le natif de Saint-Jean-de-Maurienne peut regarder dans les yeux ses contemporains Brel, Brassens ou Ferre. Sa plume n’a rien à envier à celle d’un Gainsbourg ou d’un Cantat. Il est de ceux qui nous rappelle que la langue Française est un trésor inépuisable de vocabulaire poétique capable d’atteindre la sensibilité de chacun au gré de notre propre vie. C’est d’autant plus vrai avec Saez dans les instants de tristesse. Celui qui avait été baptisé « le petit prince du rock français », après la sortie de Jours Etranges en 1999, a un don dans l’écriture : capable de transporter, comme de mener au supplice, en traitant les thèmes de l’amour, de la rupture, de la solitude, du temps qui passe… Autant de sujets traversés dans l’histoire de la Musique au sens large. Mais, au fond, en existe-t-il de plus parlants au cœur et à l’âme ?
Un don pour l’écriture, le mot est un peu faible en réalité. Dans la chronique des albums qui vont suivre, Saez se meut en catalyseur de la douleur. En parallèle de ses propres peines, il est celui qui absorbe toute la souffrance de l’âme des mortels pour la faire rejaillir à travers son art, aux risques et périls de la sienne.
Nous sommes en avril 2008. Damien Saez a sorti trois albums, de différentes factures, en retirant (volontairement) les apparats de la célébrité et de la médiatisation qui étaient les siens à ses débuts. Au moment de livrer Varsovie-L’Alhambra-Paris, l’artiste est désenchaîné du contrat que le liait avec Universal. En pleine propagation de la crise de l’industrie musicale, il prend le risque d’auto-produire son quatrième album. Une manière de signifier au monde que dorénavant il agira pour lui, selon son propre code artistique ; sa vérité.
Si le concept du triple album s’avère particulier, son contenu l’est au moins tout autant. Varsovie et L’Alhambra tiennent du trait fin. Une approche ultra-minimaliste entre guitare feutrée et autres titres proches de l’a-capella, certains d’entre eux tenant plus de la récitation d’une poésie que d’une chanson. Paris reste dans le même registre, mais des arrangements plus fournis rendent ce dernier, comme il est commun de le lire, plus accessible. Trois albums pour 29 titres voguant sur les thèmes de l’amour perdu, de la séparation, au détour d’hommages artistiques et odes aux voyages.
Bienvenue dans les couloirs (très sombres) du cœur d’un chanteur-poète mis à nu face à ses sensations.  


 


Varsovie : “Tu voulais du médiocre et moi j'en n'avais pas


Le disque démarre et pose sa marque si particulière d’entrée. Le titre (du même nom que celui de l’album) est une histoire contée par son auteur. Un peu moins de six minutes trente secondes où Saez narre son retour en train de la capitale Polonaise en laissant dériver ses pensées sur la triste réalité de l’Histoire (“j’imagine qu’un jour, oui, d’autres trains sont passés par là”) ou en revenant aux rencontres avec les locaux, quand il partageait leurs repas et leurs discussions sur la vie, sans forcément se comprendre. Une ouverture d’album qui tient plus du récit que de la chanson au sens où on est habitué à l’entendre. Saez pose le texte de son histoire de sa voix chevrotante parsemée, très légèrement, de quelques notes de guitares pareilles au son de la neige qui tombe : on sait qu’elle est là, même si on ne l’entend pas. Pour trouver une présence plus accrue de la six cordes, on s’arrêtera sur l’audacieux “Dis-moi qui sont ces gens”, et ses arpèges de guitare à la signature très saezienne, dans un texte où le chanteur pose un regard fait d’envie et d’incompréhension sur ce qui construit la longévité amoureuse :  “Dis-moi qui sont ces gens…Qui emportent à la tombe leur amour avec eux. Connais-tu leur chemin, le secret qui les tient à la bonne fortune ?”. De l’incompréhension au cynisme, il n’y a qu’un pas que l’auteur franchit allègrement avec “On Meurt De Toi”, où l’amour se désagrégerait et serait, définitivement, condamné par le passage du temps (“l'amour emporté par les flots, les flots du temps”). “Ceux Qui Sont En Laisse” voit Saez plonger dans l’hommage aux virtuoses de la langue française et plus particulièrement Jacques Brel dont les “perles de pluie” deviennent ici “plaines de pluie”. Hommage que l’on entend chez le savoyard d’origine, qui le voit atteindre des hauteurs vocales avec brio et aisance sur “Je Suis Le Christ” et “Que Tout Est Noir” dans des tonalités qui ne sont pas sans rappeler Barbara ou Piaf. Deux morceaux à rapprocher incontestablement, où l’un doit apprendre de la fluidité des arpèges de l’autre, quand le premier aurait mérité de s’inspirer de la mélodie vocale du second. “Que tout Est Noir” est, sans nul doute, l’une des œuvres les plus troublantes de Saez adoubé, à raison, par les fans et dont le titre n’aurait pu mieux traduire l’obscurité qui s’en dégage. Un morceau en parfait écho du propos principal de ce triple album qui se trouve bien là : dans la fin de l’histoire amoureuse et l’abattement moral et sentimental qui peut résonner en chacun de nous. L’artiste absorbe ces maux et retranscrit, dans ses textes, les états-d ’âme qui nous habitent et qui sont si difficiles à partager. Vous l’aurez compris, Saez ne fait pas dans la métaphore, encore moins dans la retenue. Non. Les textes sont impudiques, limpides et clairs pour laisser apparaître, à travers eux, le reflet de celui qui les écoute. “Anéanti” est de ceux-là, déversant toute son exaspération, nous faisant plonger dans les profondeurs de la détresse. Un morceau d’une construction musicale différente du reste de l’album car ponctué d’un magnifique pont au piano, apportant un relief et une puissance qu’on n’avait pas encore rencontrés jusque-là. L’instrument sert parfaitement le propos et la couleur de l’album. Ce constat est d’autant plus vrai à l’écoute de la magnifique instrumentale, bâtie sur un thème de piano, “Goraszewska” s’intégrant parfaitement dans l’ensemble en réussissant à transmettre les émotions si particulières du disque malgré son absence de texte.
L’escapade en Pologne s’achève, le premier tiers de notre voyage Européen nous plonge dans le paroxysme de la mélancolie, mené par l’éventail vocal de notre guide, qui cherche à toucher ses limites dans la beauté lugubre de ses textes. Et dire que le meilleur et le pire sont encore à venir… En effet, dans ce triptyque, Saez brise la limite de l’antagonisme de ces deux mots puisant à travers eux toute la noirceur de son histoire pour la faire rejaillir au visage de l’auditeur, le mettant face à ses propres sentiments et contradictions qui, comme le chanteur, l’accompagnent. Notre pérégrination nous mène maintenant dans le Sud de l’Espagne plus précisément à L’Alhambra. Pour y retrouver un peu de chaleur ? C’est ce que nous allons voir… 


 


L’Alhambra : “Oui je sais je suis glauque avec mes chansons tristes. Mais j’emmerde le monde et il me le rend bien. C’est un peu comme si nous étions quittes.


Évacuons d’emblée les sujets qui fâchent : ce second volet contient les titres les plus défaillants de la triplette saezienne. L’Alhambra démarre sur la même construction que son prédécesseur, à savoir un titre à la musicalité en retrait de la mélodie chevrotante de Saez et de ses quelques poussées vocales pas toujours à propos. Là où le morceau “Varsovie” fonctionnait par sa construction lyrique bâtie comme une histoire, “Chanson Pour Mon Enterrement” fait dans le pathos mais surtout (ce sera la seule fois dans cette trilogie) n’a d’autre but que de faire pleurer dans les chaumières avec sa mélancolie absente de toute profondeur. Franchement, on ne voit pas comment l’auteur peut réellement vouloir d’une telle lourdeur le jour de ses funérailles. Quitte à faire dans l’explicite autant avoir des « cojones » (on est en Espagne après tout) jusqu'à la fin, et passer “J’veux Qu’On Baise Sur Ma Tombe” cela rendra autrement mieux grâce au talent de l’artiste. Moins déplaisant, “Au-delà Du Brouillard” tient plus de la narration pure que de l’ombre d’une chanson. Un peu plus de quatre minutes où Saez verse son texte, faisait fi de mélodie, à peine soutenue par quelques notes de piano et de guitare réduites en faire valoir sans relief, n’ayant jamais eu l’intention de donner un semblant d’orchestration à la prose de son auteur. De fait “Thème Au-delà Du Brouillard” n’apporte rien de plus que sa version « contée ».
En résulte trois titres singuliers, surement trop, de ceux qui font dire que cet album s’annonce comme une longue procession d’une flagrante absence musicale. Ce n’est pas le cas. Prenez “Tango” par exemple, outre le fait qu’on retrouve ici le thème fil rouge du désespoir de la perte d’amour, les neuf minutes de ce titre sont faites d’une progression dans une montée instrumentale à la puissance feutrée, s’achevant dans une magique série d’arpèges aux sonorités flamenco soutenue par la reverb de chœurs. Comme souvent avec Saez, il faut faire preuve de patience pour toucher au magnifique. Cette dernière piste de L’Alhambra, sera un modèle de l’architecture musicale, que l’on retrouvera régulièrement dans la suite de sa discographie. Un disque pouvant être perçu comme celui de l’ouverture mais aussi des paradoxes du futur musical de Saez.
En écoutant “L’Abattoir”, au-delà dans la resplendissante noirceur de son texte et de sa musicalité… Oui, là aussi les traits fins des guitares soutiennent superbement une mélodie à la fragilité toujours plus proche de la rupture formant un tout mélodique des plus savoureux et de ce titre l’une des œuvres, si ce n’est « L’Œuvre », majeure de ce second volet. Reprenons : en écoutant “L’Abattoir”, il est d’intéressant de voir que Saez posait, à l’époque, un regard, réaliste sur les temps actuels, s’en accommodant avec tristesse. Post J’accuse, vous ne trouverez plus chez Saez un pareil regard sur les temps actuels, simplement nostalgique et fataliste : “Et des portables au lieu des lettres. Tu vois je ne suis pas sûr que le progrès toujours fasse progresser l’Homme à pas finir tout seul. Y’a qu’à voir comme les gens se quittent. Mais ainsi va le monde et ainsi va la vie”.  On est bien loin du déversement de dégoût, de haine et de la moralisation qui accompagne Damien Saez trop fréquemment aujourd’hui, dénaturant malheureusement son talent. Si “L’Alhambra” laisse apercevoir l’entrée de l’avenir musical de l’interprète d’origine savoyard, il est, comme le premier, aussi fait des mêmes témoignages à ces aînés de la chanson française. Une nouvelle fois on retrouve des élans de Jacques Brel dans “Quand Son Perd Son Amour”, sans doute le titre contenant le plus de force et de violence musicale avec ses rythmiques saccadées laissant libre cours à l’implosion progressive du chanteur. Hommage toujours, et comment ne pas voir une forme de gloire à Piaf en écoutant “Les bars du port” tant Saez joue du vibrato dans sa voix sortant de ses tonalités habituelles. Encore un titre où le piano prend une place prépondérante. Il est dommage que son auteur n’ait pas un peu plus abusé de cet instrument, dans l’ensemble de son album, tant son jeu arrive à consacrer si superbement chacun de ses morceaux.
Il n’était donc pas question de retrouver un peu de chaleur à L’Alhambra. Le second chapitre étant un prolongement du premier à ceci prêt qu’il est moins régulier que son prédécesseur, car là où Varsovie traçait sa ligne droite cohérente, L’Alhambra démarre de loin pour atteindre, par moments, des instants de grâce.
Cet album est intéressant en le recontextualisant dans la carrière de Saez, car si ce dernier laisse entrevoir la porte de la suite musicale de l’artiste, le volet final, Paris, lui l’entrouvre carrément. L’étape finale de notre voyage va connaitre son point culminant, par un retour en France donc… 


 


Paris : “Pour rendre au crépuscule la beauté des aurores


Démarrons par un fait et un constat implacable : si Paris avait été chroniqué dans sa forme seule, en dehors de la trilogie, il aurait obtenu la note maximum de 5/5. Cet article sur le dernier disque du triptyque aurait pu voir le jour sur Albumrock. En effet, quand Varsovie-L’Alhambra-Paris est publié en avril 2008, Paris a sa version physique mise en vente en CD unique, détaché de ses deux premiers chapitres. S’il est dommage de résumer l’opus de Saez à un seul fait d’arme, il n’est pas totalement dénué de sens, tant le point final de la trilogie se démarque des deux autres volets. Le propos et la couleur sont bien les mêmes mais l’orchestration et la mise en forme musicale n’ont plus rien à voir. Ici c’est la voix qui vient habiller la musique, on est autant habité par les textes, toujours aussi justes, que par les sonorités et ambiances. C’est bien simple en regardant les titres de Paris qui auraient leur place dans Varsovie ou L’Alhambra il n’y aurait qu’un (et encore) ce serait “Putains Vous M’Aurez Plus”. Bien qu’agrémenté de quelques guitares supplémentaires, on retrouve ici, un peu, le répertoire des deux premiers albums. On soulignera dans ce titre le nouvel exploit lyrique de son auteur transformant toute sa colère et sa haine en une œuvre magistrale de poésie regardant avec envie “les hommes qui ont pris d’autres hommes pour amour ont réglé la question, après tout, dis-moi qu’est-ce qu’elles ont de plus que nous ?”. Pour définitivement signifier la singularité de ce disque dans cette trilogie, regardons une nouvelle fois les hommages : toujours présents, mais ne puisant plus dans les sources de Brel ou Barbara, cette fois la contemplation se fait du coté de Noir Desir. En écoutant “Alice”, dont le titre est le même que celui d’une chanson de Tostaky, impossible de ne pas penser au quartet de Bordeaux : dès les premières notes de guitare, on jurerait une composition de Cantat. Autre différence, avec “S’En Aller”, première (et unique) fois en 29 titres, que l’on entend un peu d’optimisme (ce qui n’est pas pour nous déplaire, on est bien d’accord) versant dans la poésie innocente et un brin naïve. L’album contient de magnifiques perles, à l’image de “Des marées d’écumes” dont les chœurs pareils à une invitation à l’évasion emportent avec légèreté notre esprit dans un confortable échappatoire.
“Le Cavalier Sans Tête” est à n’en pas douter l’une des plus belles œuvres de toute la discographie saezienne. Une chanson majestueuse d’onirisme pour un chevalier traversant les âges et les nuits sur son “cheval d’acier noir” à la recherche de “celle qui viendra éclairer l’âme”. C’est aussi la quête de la fin d’une attente éternelle : “Au hasard des cités, ami parfois je rêve de croiser sur la route une femme de cœur qui juste par amour partagerait son être. Mettre un peu de mortel à ma triste éternelle”.
La légèreté dans la voix de Saez au bord de la rupture, fait écho à toute la mélancolie de son personnage, où le départ de ce dernier est parachevé dans une magnifique outro fait d’une harmonie de guitares acoustique dans cette beauté faite de cette force toujours aussi contenue.
On s’éloigne du thème fil rouge de ce triple album avec le single “Jeunesse Lève Toi” pour aller sur le terrain du politique et de l’appel à la révolte : ces mêmes thèmes que l’on retrouve avec récurrence dans la musique actuelle de Damien Saez. Comme évoqué avec l’album précédent, ces sujets dans lesquels le chanteur puise allègrement aujourd’hui étaient, à l’époque, traité avec davantage de poésies et de métaphores conférant une plus grande force (intelligence ?) que l’attaque frontale (comme on peut l’entendre dans son dernier album Ni Dieu Ni Maître paru fin 2019). “On N’A Pas La Thune” traite des sujets de la quête irrationnelle de l’argent et de la pauvreté : autres thèmes chers à Saez, ce morceau étant, en quelques sorte, l’éclaireur de l’excellent J’accuse qui paraîtra deux ans plus tard.
Un radieux solo de piano (et non il ne l’a pas oublié) ponctue l’histoire, là où elle avait commencé : en Pologne auprès de “Kasia” ; bouclant la boucle de l’introspection du spleen de Damien Saez, démarrée à Varsovie quelques 27 titres en amont.
Dans un mélange de musicalité et avec sa magie dans les textes, Paris est le point culminant de la trilogie ; une douceur, finalement assez variée dans les thèmes abordés, mais aussi dans ses textures : alternant du politique, de la naïveté, du fantastique, de la colère et bien évidemment pas mal de mélancolie. Avec ce constat, je vais devoir me faire une raison et me résoudre à vous dire que ce dernier est, effectivement, le plus accessible des trois.


 


Ainsi s’achève un bien étrange voyage maussade et carrément obscur. Mais quel délice de poésie. Une telle éloquence ne se rencontre que trop rarement et, même si elle verse dans un flot quasi continu de mélancolie elle ne reste pas moins admirable de talent et de maîtrise dans son propos, le tout réalisé dans une approche musicale aux traits si plaisants de minimalisme. Ce n’est clairement pas le genre de disque à passer en soirée : il fait partie de ceux qui s’apprécie en solitaire. Cette trilogie a surtout cette force, cet atout immortel qu’est l’universalité de ses sujets. Les 29 titres qui composent cette œuvre ne sont pas à ingérer d’un seul coup, il convient de piocher ceux qui toucheront inévitablement à votre réalité, si vous avez volontairement décidé de vous y plonger.
Pour Saez, cette trilogie est l’instant charnière de sa carrière, celui qui voit cet Oiseau Liberté prendre son envol loin de la médiatisation et de la promotion qui l’irritent tant. Grand bien lui aura pris car Varsovie-L’Alhambra-Paris sera disque d’or ; mérité pour une œuvre vertigineuse, initiant au voyage à l’intérieur d’une galaxie noire, à la norme mélancolique, dans laquelle on ne touche plus terre. 

Commentaires
Maitre-Muqueux, le 07/05/2020 à 15:08
Quelle blague ce type avec ses textes d'ado pré-pubère gavé de la propagande de la france insoumise. Alors la je suis d'accord ses textes sont dignes d'un Bertrand Cantat, pour la musique on repassera !!!
Benjamin, le 17/02/2017 à 20:59
Ca ne fait pas longtemps que je suis admiratif de cet artiste. Je lai connu par son premier album " jours etranges " qui mavait beaucoup surpris de par l'émotion qui ressortait de sa voix et de ses textes. C'était l'album de la jeunesse France. Sen suivait "god bless" qui etait plus difficile d'accès mais qui m'a fait admirer saez car c'est l'album rare en France tout simplement. S'en suit " Debbie " qui se retombe vers un album tres rock et très émouvant. Et voilà qu'arrive ce triple album qui est aussi particulier que "God Bless". En effet ce triple album est acoustique. Parfoid il n'y a que la voix. Le premier album Varsovie et le deuxième L'alhambra sont très mélancoliques. Ce sont les albums les plus touchants de sa carrière car on ressent ce qu'il dit. Ces paroles sont aussi forts que God bless. Petit point d'amour pour " Que tout est noir" qui fait reference à son ancienne copine Polonaise. Le troisième album " Paris" est plus accessible car on entend plus de melodie, on entend le raisonnement des batteries, la guitare, le piano et l'histoire . " Jeunesse leve toi" ouvre ce dernier album en appelant à la jeunesse france comme pour son premier album de sa carrière. " putin vous maurez plu" parle des femmes, de sa haine envers elle et du fait qu'il pense à aimer des hommes. En bref c'est un triple album indispensable pour tout le monde. Vous aimerez encore plus saez même si les deux premiers albums sont difficiles d'accès, ecoutez saez, ecoutez sa voix, ecoutez ses paroles et ressentez l'émotion.