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Critique d'album

A Perfect Circle


Eat The Elephant


(20/04/2018 - BMG - Métal - Genre : Hard / Métal)
Produit par Dave Sardy, Billy Howerdel, Maynard James Keenan

1- Eat The Elephant / 2- Disillusioned / 3- The Contrarian / 4- The Doomed / 5- So Long, And Thanks For All The Fish / 6- TalkTalk / 7- By And Down the River / 8- Delicious / 9- DLB / 10- Hourglass / 11- Feathers / 12- Get The Lead Out
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le retour - inespéré - de la paire prodigue Howerdel - Keenan accouche d'un magnifique successeur à eMOTIVe"
Nicolas, le 26/04/2018
( mots)

Alors que l’on glose à qui mieux-mieux sur l’Arlésienne que représente le futur album de Tool - qui, au fil des années, est en train de se construire une réputation à la Chinese Democracy -, on en oublierait presque que l’Arlésienne du nouveau A Perfect Circle a de quoi lui tenir la dragée haute. Quatorze ans que l’on attendait le quatrième disque de ce supergroupe à géométrie variable, qui n’a d’ailleurs de supergroupe que le nom. A Perfect Circle restera à tout jamais le bébé de Billy Howerdel, sa chose, son alter-ego… même s’il dispose par ailleurs de son projet rien qu’à lui (Ashes Divide) et doit partager l’écriture avec Maynard James Keenan. Le chauve dégingandé est seul à l’origine du projet, et c’est dans celui-ci qu’il a placé toutes ses tripes, parvenant à retenir l’attention du chanteur de Tool tout autant qu’une succession de seconds couteaux prêts à en découdre pour lui. De modeste technicien de guitare (Nine Inch Nails, les Smashing Pumpkins, et même le Axl Rose Band fut un temps), Howerdel s’est changé en maître de cérémonie lui permettant de faire graviter autour de lui et de son prog rock atmosphérique racé des personnalités comme James Iha ou Troy Van Leeuwen (guitare), Jeordie White (basse), Josh Freese ou Tim Alexander (batterie). Paradoxalement, et c’est ce qui en fait tout le sel, A Perfect Circle est le projet dans lequel Keenan est le plus investi en termes de songwriting, si l’on excepte évidemment son Puscifer solo. Il n’est fait aucun mystère sur le fait que MJK reste très distant sur le plan de l’écriture au sein de Tool, se contentant de trousser des textes et d’apposer des vocalises sur des morceaux déjà composés. Le Cercle Parfait lui permet une franche collaboration avec Howerdel, et l’entité bicéphale ainsi formée se renvoie la balle au bond pour attirer les titres en gestation vers de plus hautes sphères. Une recette déjà éprouvée à trois reprises par le passé et qui, malgré toute l’eau ayant coulé sous les ponts depuis 2004 et la sortie d’eMOTIVe (recueil de reprises tangiblement revisitées), parvient une fois de plus à faire merveille. À ceci près qu’en 2004, la critique ne s’était pas exagérément souciée d’encenser A Perfect Circle à une époque ou le rock se portait merveilleusement bien. 2018 voit la donne changer du tout au tout, et en ces temps de marasmes musicaux où même un disque des Arctic Monkeys est attendu comme le nouvel évangile - c’est dire -, on gage que ce Eat The Elephant saura infailliblement retenir l’attention des professionnels… et la vôtre.


Culotté, vraiment, de débuter un disque sur une balade voix-piano-batterie, et c’est ce pari qu’a osé entreprendre Howerdel avec “Eat The Elephant”. Avec brio : porté par des prestations vocales sidérantes de pureté et de grâce (Keenan à son apogée de douceur, un avis qui n’engage que l’auteur de ces lignes), ce titre liminaire séduit par son épure, sa domination tranquille, captivant dès les premières secondes. Prisonnier, l’auditeur n’a plus qu’à s’abandonner au piège des américains qui n’auront qu’à le faire planer au son d’une batterie primordiale, tant dans le mix que dans l’ossature (fantastique Jeff Friedl), de guitares tour à tour caressantes, conquérantes voire impériales, et de claviers protéiformes. Le sens des notes, mais aussi des respirations, dénote une force d’écriture peu commune. On se voit littéralement suspendu à “Disillusioned”, ses silences, ses pudiques notes de piano qui cachent des retournements mélodiques puissants. Le disque croît en majesté au fil de “The Contrarian” (et son beau dulcimer introductif) et “The Doomed” (avec ses atours martiaux) jusqu’à arriver à son climax, “So Long, And Thanks For All The Fish”, un morceau entraînant, presque joyeux, qui débute l’air de rien, futilement, avant de se muter en une prégnante machine érigée à la gloire de la six cordes qui y va de ses bouillants moulinets pour soutenir la voix exaltée de Keenan.


Çà et là on décèle quelques propos politiques et/ou pseudo-messianiques, mais l’important est de ne pas se laisser distraire par les facéties stylistiques de MJK car l’album réserve encore maints grands moments. “TalkTalk” qui verse dans le metal sous opium (le pont de “By And Down The River” aussi, d’ailleurs) et qui, à ce stade, autorise le chanteur à lâcher la bride de ses cordes vocales. Parfois l’art-rock s’associe à quelques violons au gré d’une tirade gavée de réverb et de cordes sèches (“Delicious”), parfois Maynard s’autorise - et il le peut - à verser dans un phrasé rappé et harangueur pour finir par entonner un refrain via un vocoder des grands-mères (“Hourglass”, avec son pont à la Porcupine Tree). Si cette charnière, tout comme le “Feathers” qui lui fait suite, dénote un - très léger - coup de mou, on reste en revanche scotché par l’élégante conclusion qu’est “Get The Lead Out” avec ses beats mécaniques, ses pizzicati tétanisant et ses chœurs éthérés, comme ancestraux. Moins formaté que ses prédécesseurs, un peu plus difficile à amadouer, totalement dépourvu de one ear hits - ce n’est pas demain la veille que vous entendrez A Perfect Circle passer à la radio -, Eat The Elephant n’en reste pas moins un superbe album, un bijou de rock d’ambiance, ciselé avec minutie, construit de main de maître et qui, sans chercher l'esbroufe, sait happer le curieux et le convertir sur la durée. Joli tour de la part de la paire revenante Howerdel - Keenan qui fait là plus qu’égaler son œuvre passée, et si d’aventure le successeur de 10.000 Days nous parvient bien cette année - et c’est désormais plus que probable -, on espère qu’il sera tout aussi réussi, si ce n’est plus encore. Et rendez-vous en live au Hellfest ou au Be Prog My Friend barcelonais pour les plus sudistes d’entre vous : A Perfect Circle en concert, ça ne se refuse pas.

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Commentaires
Faze, le 02/11/2020 à 19:47
Il faut vraiment avoir de la merde dans les esgourdes pour ne pas voir dans cet album tout le talent de MJK . Assurément la meilleure création de APC .....
Elysium, le 18/07/2018 à 23:50
Énorme le nouveau À perfect cercle...je suis addictif
Florencioo, le 06/06/2018 à 02:52
Excellente surprise
sno, le 24/04/2018 à 12:30
Validé !!
Apc2804, le 23/04/2018 à 22:16
Oui c est top ????
fred, le 23/04/2018 à 15:33
vous êtes sérieux ?