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Critique d'album

Archive


Restriction


(12/01/2015 - Dangervisit Records - Trip hop / progressif - Genre : Rock)
Produit par Archive, Jérome Devoise

Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Archive se sort sans trop de casse d'un album hétérogène pas forcément très attirant de prime abord"
Nicolas, le 13/02/2015
( mots)

Il aura fallu du temps pour que cette critique de Restriction voie le jour, surtout que la critique en question émane d’un rédacteur qui n’est pas spécialement amateur du collectif londonien, bien que suivant de loin leurs (nombreux) émoluments discographiques. Pour tout dire, je me suis bien souvent écharpé sur notre regretté forum avec d’autres connaisseurs du groupe en ayant du mal à leur faire comprendre que Londinium me laissait de marbre, que You Look All The Same To Me me semblait nettement surcoté, que le départ de Craig Walker ne m’avait fait ni chaud ni froid et que je lui préférai largement Pollard Berrier, que j’avais été ravi par l’arrivée controversée de la jeunette Holly Martin, que j’avais beaucoup aimé With Us Until You’re Dead alors que, de l’avis général, il s’agissait de l’un de leurs moins bons disques, et que j’avais été nettement rebuté par Axiom alors qu’il avait été largement encensé, y compris dans nos pages. Bref, ne vous attendez pas à un avis consensuel sur Restriction en lisant ces lignes. Quoique.


Il est un fait qu’Archive n’est pas un groupe facile à cerner, encore moins à critiquer. Entre un effectif à géométrie variable, une large palette vocale et sonore, un style refusant de se calquer dans un moule préétabli et n’hésitant pas à voyager entre trip hop, pop mélodique, concepts albums et post-progressif électronique, sans parler de disques très différents les uns des autres, chacun n’hésitant d’ailleurs pas à prendre le contre-pied du précédent, il n’est pas simple pour le profane de se laisser embarquer dans la musique archivienne. Ceci est d’autant plus vrai lorsque le collectif se fend d’un disque bille en tête hétérogène comme c’est le cas ici, et l’on a dès lors du mal à cerner où le couple Griffiths - Keeler veut en venir lorsqu’il balance de but en blanc trois morceaux aussi dissemblables que “Feel It”, ”Restriction” et ”Kid Corner” sans même laisser s’opérer la moindre seconde de transition entre eux. Alors oui, si on s’arrête à cette multitude de styles et de chanteurs (quatre différents quand même, deux hommes et deux femmes), aspect bien moins flagrant sur des albums plus conceptuels comme Controlling Crowds (très réussi) ou Axiom (soi disant très réussi), il est clair qu’Archive peut faire fuir ou indifférer. Or ce serait une erreur que de s’arrêter à cette mauvaise première impression.


Car passé un duo d’entame pas très engageant, tant d’un point de vue mélodique quelconque que de celui d’arrangements électro énervants, “Kid Corner” débarque et lance son trip hop transporté par la voix tantôt complice, tantôt conquérante de Maria Q. Une réussite incontestable que ne doivent pas ternir les deux titres qui la précèdent. Affirmer que le trip hop se voit sublimé par la gentes féminine relève du plus crasse des euphémismes, on vous renverra aux contributions fascinantes d’Elisabeth Hardy et de Sinnead O’Connor pour Massive Attack, de Beth Gibbons pour Portishead ou aux séduisantes Warpaint pour s’en convaincre. Et oui, la face féminine d’Archive s’est trouvée enrichie par l’arrivée de la jeune Holly Martin, il n’y a qu’à écouter les contemplatifs “End of Our Days” et “Black and Blue” pour s’en convaincre. Sa diction R n’B contenue, la rondeur de son timbre, la fraîcheur qu’elle instille à ces tristes complaintes vaut un franc détour. Pollard Berrier, lui, excelle plutôt dans les litanies aliénantes, les redondances, les prêches répétées jusqu’à la lie, et on découvre ici un frontman encore une fois possédé par ses textes avec l’électrique duo “Ruination” - “Crushed”, quasi frères jumeaux dans leurs textes. Mais c’est sur “Riding in Squares” qu’il démontre toute sa présence, habitant de tout son flegme la teinte progressive de ce morceau alambiqué mais non moins captivant. Moins intéressants, le béat (et un poil longuet) “Third Quarter Storm offre néanmoins un beau répit lumineux dans les ombres ambiantes, et “Greater Goodbye” n’a de réel intérêt que de mettre sur orbite la belle conclusion qu’est “Ladders” et ses deux parties synthétiques antinomiques. Du travail d’orfèvre.


Somme toute, Restriction se laisse apprivoiser sur la durée malgré une introduction rebutante et une tracklist bizarre. Ce dixième album d’Archive démontre tout le talent de Danny Griffiths et de Darius Keeler à trousser un univers musical vaste et absorbant dans lequel il est bon de se perdre, même si les amateurs de trip hop se tourneront vers les disques 90’s du groupe, que ceux qui veulent de la mélodie et de l’émotion iront voir du côté de You Look All The Same To Me et que les fans de prog rock se repaîtront plutôt de Controlling Crowds et d’Axiom (encore que pour ce dernier, hein, bon). En clair, et malgré ses qualités, Restriction contentera tout le monde mais ne satisfera personne… ce qui est dommage car à terme, on passe vraiment un bon, un très bon moment en compagnie de ce disque. A suivre, en tout cas, et compte tenu de la productivité délirante d’Archive ces dernières années, le petit onzième ne devrait pas trop se faire attendre...

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