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Critique d'album

Bachdenkel


Lemmings


(00/05/1973 - - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Translation / 2- Equals / 3- An Appointment With The Master / 4- The Settlement Song / 5- Long Time Living / 6- Strangerstill / 7- Come All Ye Faceless / 8- The Slightest Distance / 9- Donna / 10- A Thousand Pages Before
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Rock progressif : une histoire transnationale des marges"
François, le 02/09/2023
( mots)

Débarqué sur la scène de Birmingham en 1968, Bachdenkel se présente au public après la prestation, en première partie, d’un autre groupe local nommé Earth, futur Black Sabbath. C’était en 1969, et auparavant, le trio avait joué aux côtés des New Yardbirds (bientôt Led Zeppelin), se permettant même de leur refuser un prêt de matériel pour les dépanner – ils seront plus généreux un peu plus tard avec Pink Floyd qui se trouvait dans la nécessité.


Des anecdotes non négligeables qui interrogent sur l’absence de postérité pour un groupe ayant côtoyé les plus grands.


Au commencement il y avait U No Who, une petite formation locale de beatmusic psychédélique dans laquelle Colin Swinburne et Peter Kimberley étaient actifs, accompagnés de Karel Beer qui connaissait ce dernier depuis l’école d’art. Il s’agit du futur parolier, technicien et producteur (plus tard organiste et guitariste d’appoint pour Bachdenkel). En 1968, ils sont rejoints pas le batteur Brian Smith qui rentrait de son séjour à Hambourg.


En 1970, le groupe prend la direction de la France pour une tournée, accompagnée d’un lightshow surréaliste, et décide de s’installer dans la capitale en pleine ébullition culturelle post-68 où l’accueil semblait plus favorable qu’en Angleterre. Qui a dit que la France n’aimait pas le rock ? Il est vrai qu’à la fin des années 1960, l’Hexagone avait été généreux avec Soft Machine et Daevid Allen (qui en avait profité pour participer aux "événements") - la suite donnera Gong. Les membres de Bachdenkel sont friands de contre-culture et ont un penchant pour l’agitprop et le situationnisme : une fois leur premier opus enregistré, ils lancent ainsi une grande campagne d’affichage pour promouvoir leur musique.


Néanmoins, l’album connut de réelles difficultés à tomber dans les bacs : plusieurs années furent nécessaires pour trouver une maison de disque (avec des refus de United Artists et de la Warner), Philips n’étant qu’un pis-aller trouvé par le studio d’enregistrement alors que le groupe était sur le point de se séparer.


Finalement, le résultat de ces sessions d’enregistrement est un album de rock progressif aux compositions très construites, qui d’après les musiciens, dépassent leur niveau réel sur scène où les shows reposaient beaucoup sur l’improvisation et la reprise de standards du rock’n’roll ou du rock anglais des 1960’s – ce que "Equals" et "Long Time Living" peuvent évoquer.


En ouverture, les arpèges cristallins de "Translation" dévoilent un paysage sonore onirique, écho au nom mystérieux du groupe (dont la rumeur dit qu’il a été formé au hasard par un ordinateur) et à la pochette, où des rongeurs suicidaires assez inquiétants se rassemblent dans la nuit au risque de devenir la proie d’une chouette fantomatique. Plus électrique mais tout aussi progressif, "An Appointment with the Master" évoque un Van Der Graaf Generator plus accessible que l’original, une comparaison faite à dessein puisque la longue suite "The Settlement Song" se rapproche encore de l’esthétique du groupe d’Hammill, notamment à travers le chant angoissant et oppresseur, quoique contrebalancé par des plans hispanisants, un glissement vers Yes et un final hard-rock. Cette touche saturée est plus marquée sur le martial "Come All Ye Faceless", l’autre pièce épique de l’album, avec un riff martelé à la "Child in Time" qui se marie à un fondu space-rock assez répétitif. On pourrait y voir des restes de leur passé psychédélique qui sont également sensible "Strangerstill" où l’on retrouve ce même esprit.


Lemmings est plein de promesses, l’absence de succès faisant dire à Bachdenkel qu’il est un "groupe maudit" ou "le meilleur des groupes anglais inconnus". Il y aura une suite en 1977, qui reçut le soutien de Rory Gallagher et Daniel Balavoine, mais c’est une autre histoire.


À écouter : "Translation", "Come All Ye Faceless"


Sources. Il faut mentionner les informations obtenues sur le site de Karel Beer (bachdenkel index (anythingmatters.com)) et l'interview en français de ce dernier avec Colin Swinburne (BACHDENKEL : Les Rois Maudits - RYTHMES CROISÉS (rythmes-croises.org)). 

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