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Critique d'album

Black Rebel Motorcycle Club


Beat the Devil's Tattoo


(15/03/2010 - Cooperative Music - - Genre : Rock)
Produit par

1- Beat the Devil's Tattoo / 2- Conscience Killer / 3- Bad Blood / 4- War Machine / 5- Sweet Feeling / 6- Evol / 7- Mama taught Me Better / 8- River styx / 9- The Toll / 10- Aya / 11- Shadow's Keeper / 12- Long Way Down / 13- Half State
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Le Black Rebel Motorcycle Club rempile avec un sixième LP plutôt réussi..."
Thomas, le 26/05/2010
( mots)

Ils avaient débarqués en 2001. Blousons en cuir et 501's vissés sur les guiboles, une dégaine de Jesus and Mary Chain meets the hell's angels et un nom tiré de L'équipée sauvage ; le Black Rebel Motorcycle Club avait tout du cliché "rock'n'roll" ultime. Parachuté groupe phare du "renouveau rock" des 00's aux cotés des Strokes ou des White stripes, étiqueté "groupe du moment" par sieur Noël Gallagher et sa majesté le NME, le groupe s'était vite imposé comme une formation sur laquelle il faudrait compter en ce début de décennie 2000, grâce un premier album éponyme proprement détonnant.

Avec BRMC, le groupe avait remis au goût du jour le shoegaze des Jesus and Mary Chain ou des Spacemen 3 et le blues industriel et crasseux du Gun Club, en prenant soin de charger le tout d'une énergie post-punk pour un résultat franchement explosif. En bref, un premier essai clairement réussi, laissant présager pour le gang une carrière prometteuse dans le rock "new generation". Seulement, après un second album plutôt bien accueilli par la presse, Take them on, on your own, sorti en 2003, le groupe va littéralement se perdre dans des directions artistiques floues et peu convaincantes. La sortie de Howl en 2005, album acoustique aux inspirations americana surprend la presse et le public et coûte au groupe sa signature sur Virgin. Cela étant, l'album est plutôt bon et le groupe aurait pu aisément s'en remettre si le décevant Baby 81 (qui marquait pourtant un retour à une formule plus énergique) et The effects of 333, collection de bruitages divers vendu uniquement sur internet et sonnant, disons le franchement, comme une arnaque en règle, n'avaient pas achevé d'insinuer le doute quant à la capacité de Robert Turner et Peter Hayes à renouveler leurs exploits passés.

C'est donc dire si les hommes en noir étaient attendus au tournant avec la sortie de leur sixième Lp, Beat the devil's tattoo, sorti en mars dernier sur le label Cooperative Music. Première précision, cette nouvelle livraison voit l'ajout d'une touche féminine inédite dans la formation, avec l'arrivée derrière les fûts de Leah Shapiro (échappée des Dead Combo), résolvant de fait les problèmes posés par l'ancien batteur et ô combien instable Nick Jago, dont les errances avaient jusque-là fortement perturbé la carrière du groupe. Reste encore à savoir si ce changement de personnel va permettre au groupe de retrouver sa superbe sur ce nouvel album, enregistré dans le même studio que Howl.

Même studio, mais un programme autrement plus chargé en électricité, bien que les premières notes de l'album émanent bel et bien d'une guitare acoustique. L'ouverture de ce nouvel album est assurée par le morceau éponyme (et premier single) "Beat the devil's Tattoo" qui ouvre les hostilités avec brio. La frappe monochrome de Shapiro y accompagne une suite d'accords à vocation hypnotique (joués à la guitare acoustique donc), rapidement doublée d'une salve de décibels saturés balancée plein pot par la basse de Robert Turner, ayant le bon goût d'électrifier le tout pour un résultat très engageant. Le chant de Turner, très en forme ici, suit tout au long du morceau l'hypnotisante mélodie amorcée par la guitare et porte efficacement cette entrée en matière. Autrement plus réussi que le poussif "Take out a loan" qui ouvrait Baby 81, "Beat the devil's tattoo" laisse d'entrée espérer un regain de forme de la part du duo Hayes/Turner.

Le second morceau, "Conscience Killer" a donc la dure tâche de ne pas laisser retomber le soufflé. Et force est de reconnaître qu'il s'en sort plutôt bien. Le jeu de la nouvelle recrue y fait encore dans l'efficacité la plus simpliste et on ne s'en plaindra pas étant donné l'énergie brute qu'elle semble injecter dans le matraquage de ses fûts. Le riff saturé à l'extrême qui porte le morceau frappe fort et évoque quelques-uns des grands moments des deux premiers albums, à l'image de  l'excellent "Whatever happened to my rock'n'roll", chose qu'avait malheureusement manqué de faire le groupe depuis un bon bout de temps maintenant. La suite confirme la proximité de cet album avec BRMC et Take them on, on your own. Avec le très bon "Bad Blood", à l'intro emplie de reverb, le groupe renoue en effet avec l'une de ses  qualités passées: une capacité à enfouir des mélodies pop accrocheuses et planantes sous une densité sonore écrasante. "Evol", d'ailleurs initialement écrite pour le premier album du groupe, ou "Shadow's keeper" (malgré une conclusion bruitiste dont on eut pu se passer) sont de la même trempe et semblent confirmer un certain retour en grâce du Club.

Seulement voilà, si cet album se rapproche des premiers opus du groupe grâce à une poignée de morceaux franchement réussis, il n'en a ni la même densité, ni la même régularité. Si "Conscience killer" s'en sort efficacement dans l'exercice du brûlot explosif, "Mama taught me better" ne parvient jamais vraiment à décoller. Le très noisy "War machine" et "River styx", outre leurs titres profondément cliché (c'est décidément l'un des travers du groupe), n'apportent pas grand chose à l'ensemble et ont tendance à plomber l'album. Enfin les deux ballades acoustiques "The toll" (avec la dispensable participation de Courtney Jaye) et "Sweet feeling", ainsi que "Long Way Down", morceau très pop joué au piano, qui font figure d'accalmies dans tout ce fourbi de saturation, font preuve d'une écriture clairement inférieure à celle dont avaient bénéficié les morceaux de l'acoustique Howl.

Ce nouvel album se présente au final comme une collection de morceaux à l'image de la carrière du Club, soit relativement inégale. Le gang de Hayes et Turner propose néanmoins ici un ensemble plus consistant que dans ses dernières livraisons et il est bon de le souligner ; le contrat est donc en partie rempli et ce disque laisse au moins présager un avenir plus positif pour la formation en se plaçant dans la continuité de BRMC et de Take them on, on your own. Le groupe résume ici les différentes pistes explorées au cours de ces dix dernières années et peut être était-ce la une étape nécessaire pour sortir de la forme artistique moribonde que le groupe avait affichée ces derniers temps. A conseiller sans problème aux fans donc, les autres préféreront peut être se replonger dans l'écoute des deux premiers LP en attendant un album de la trempe de ces derniers. Pourquoi pas le prochain...

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