↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Pappo's Blues


Volumen 4


(25/11/1973 - - Blues rock hard rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Fiesta cervezal / 2- Gato de la calle negra / 3- Abelardo el pollo / 4- Semilla de sésamo / 5- Con Elvira Es Otra Cosa / 6- Sol de armónica / 7- El palacio de la montaña en invierno
Note de /5
Vous aussi, notez cet album ! (0 vote)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.5/5 pour cet album
"Monument (du rock) nacional"
François, le 23/12/2023
( mots)

Parmi les figures du rock nacional, la scène rock originelle d’Argentine, deux hommes se détachent plus que d’autres : Luis Alberto Spinetta et Pappo. Le premier a brillé au sein d’Almendra dont l’album séminal, aux allures blues-rock psychédéliques, est un incontournable de l’histoire du rock argentin ; le second a commencé sa carrière en 1969 auprès de Los Gatos, groupe fondateur inspiré par la British Invasion. Piliers de l’écosystème musical argentin, les deux hommes ont sans surprise été amenés à croiser leurs routes.


Ainsi, les deux autres musiciens qui composent le trio Pappo’s Blues, formé en 1970, ont également participé aux formations issues de la dissolution d’Almendra : le bassiste David Lebón est passé par Pescado Rabioso et Color Humano et le batteur Black Amaya a également joué dans Pescado Rabioso. En outre, tous les membres du trio ont été invités en 1971 sur le premier album solo de Spinetta, Spinettalandia y sus amigos.


Ces collaborations multiples ont rendu Pappo’s Blues instable : après deux albums, Pappo s’entoure de deux nouveaux musiciens, Machi et Pomo (qui s’associeront plus tard avec Spinetta, décidemment) avec lesquels il publie un troisième opus en 1973 (Volumen 3). La même année voit le retour de Lebón et Black Amaya aux affaires pour le Volumen 4 qui nous intéresse. Preuve de cette instabilité, deux morceaux créditent d’autres musiciens : ceux de l’opus précédent sur "Con Elvira es otra cosa" et deux membres de Billy Bond y la Pesada del Rock and Roll sur "El Palacio de la montaña en invierno", un supergroupe au sein duquel tous les musiciens de Pappo’s Blues ont été membres.


Cette généalogie complexe entre en contraste avec la simplicité du propos musical de Pappo’s Blues, un blues-rock saturé et énergique pure gamme (pentatonique) à la production épurée, qu’on entend sur "Fiesta cervesal", "Con Elvira es otra cosa" (à la Bluesbreakers), "Semilla de sésamo" (un long chorus assez brillant porté par un riff proche de "La Grange") ou sur le bien nommé "Sol de armónica". Ce dernier est une divagation d’harmonica longue de près de quinze minutes qui souffle devant un riff roots et répétitif (peut-être un peu trop et durant trop longtemps, même pour un cowboy patagonien). On ne peut faire plus traditionnel dans le genre, mais l’album demeure irrésistible par le charme de la langue espagnole et surtout par son côté roots, qui fonctionne d’autant mieux qu’à notre époque, cette patine a gagné en popularité (c’est un peu les Black Keys ou Seasick Steve avant l’heure).


Cependant, Pappo’s Blues est déjà un peu plus qu’un groupe de blues-rock. Doté d’une ligne de basse singeant la délicatesse déterminée d’un félin, "Gato de la calle negra" élance ensuite un riff vraiment lourd qui l’inscrit clairement dans le registre du hard-rock. Le titre est d’autant plus remarquable qu’il est porté par un chant flegmatique et aligne plusieurs bonnes idées sonores (à la basse et à la guitare) avec des moyens qu’on imagine réduits. Le groupe se montre encore plus heavy sur "Abelardo el pollo", dont la rugosité aurait fait pâlir bon nombre de groupes anglo-saxon si la production avait été plus élaborée. Deux titres bien loin de la douceur finale de "El Palacio de la montaña en invierno", d'un minimalisme qu’on retrouve chez certaines formations actuelles de stoner-psychédélique.


Découvert au hasard d’un cadeau judicieusement offert par un ami au fait de ma passion mélomane, ce quatrième album de Pappo’s Blues est un bon aperçu du rock nacional et invite à explorer en profondeur la scène argentine des 1970’s, aussi riche que méconnue de ce côté de l’Atlantique.  


À écouter : "Gato de la calle negra", "Abelardo el pollo"

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !