↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Spell


Tragic Magic


(28/10/2022 - - Heavy Metal, hard rock, reviva - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Fatal Breath / 2- Ultraviolet / 3- Hades Embrace / 4- Fever Dream / 5- Sarcophagus / 6- Cruel Optimism / 7- A Ruined Garden / 8- Souls in Chains / 9- Watcher of the Seas / 10- The Watching
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (1 vote)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Le Metal face à l'écume de la Nouvelle Vague"
François, le 15/12/2022
( mots)

L’histoire du rock aura connu des hybridations improbables, des métissages audacieux, des "fusions", pour reprendre le terme consacré, qui auront enfanté de sous-genres pour le meilleur comme pour le pire. A l’aube des années 2020, la vague revival en manque de nouveauté semble se tourner vers ce genre d’opérations d’alchimiste en combinant la vitalité du Metal aux sonorités retro et le goût pour les synthés typés 1980’s/New Wave. Les laborantins sont encore peu nombreux, mais ils ont su prouver que de leur athanor pouvait sortir de véritables décoctions sublimatoires : on citera The Night Eternal en Allemagne (sans synthés mais avec la même mélancolie), Unto Others aux Etats-Unis, dans une moindre mesure Hällas en Suède et bien sûr Spell au Canada.


Les deux sorciers du grand nord avaient épaté la critique spécialisée avec leur magistral Opulent Decay, troisième opus qui avait apporté un certain aboutissement dans leur cheminement esthétique. A Tragic Magic, il incombait donc l’impératif de confirmer la place que Spell comptait occuper dans l’avenir de la scène, et autant dire qu’il y parvient sans laisser planer le moindre doute.


Si d’un point de vue global, les deux albums s’inscrivent clairement dans la même esthétique, il y a quelques différences notables à mettre en avant. Premièrement, les parties metalliques ne sonnent plus du tout à la manière de Judas Priest, les riffs de guitare ne sont plus incisifs comme des lames de rasoir – ce qui n’enlève rien à leur puissance. Deuxièmement, les compositions sont ici beaucoup plus brèves, si ce n’est peut-être l’excellent "Watcher of the Seas" qui rappelle énormément l’univers de son prédécesseur et dispose d’un pont instrumental exceptionnel avec de magnifiques lignes de guitare.


Cette écriture efficace témoigne de la volonté de produire des tubes potentiels, avec une structure assez récurrente : de courtes introductions et des couplets très Heavy, et des refrains plus pop et New-Wave (synthés nous voilà). "Fatal Breath" fonctionne sur ce modèle jusqu’à la caricature tant les parties purement Metal sont brutales et les refrains sont synthétiques. Le plus mélodique "Ultraviolet" (plus proche d’Opulent Decay) reprend ce schéma avec de la pure synthwave sur les refrains, quand "Fever Dream" emprunte carrément son approche des claviers au Rush des 1980’s.  


On passera sur les premières notes d’"A Ruined Garden", que le duo avait déjà utilisées sur l’opus précédent (sur le bien meilleur "Dawn Wanderer"), puisque le morceau, sans être mauvais, fait partie du ventre mou de l’opus en début de seconde face, aux côtés de "Cruel Optimism" et "Soul in Chains". Une baisse de régime, certes bien légère, vite dépassée par le déjà cité "Watcher of the Seas" et sa conclusion instrumentale, "The Watching", sortie d’un film de Carpenter qui se serait inspiré de Lovecraft.


Un univers horrifique qui correspond bien à Spell, groupe aussi ésotérique qu’il est mélancolique : le plaisir du coup de génie est souvent immédiatement bousculé par la tristesse du propos et des mélodies. La pochette, semblant représenter Lilith chevauchant un helhest enragé, est magnifique certes, mais un peu inquiétante : les Fleurs du mal, en somme. Le terrible "Hades Embrace" renvoie au dieu des Enfers, et le tranchant "Sarcophagus", qui n’a guère besoin d’être traduit, retrouve le paganisme et la mort. S’il est majoritairement tourné vers les riffs saturés, les "Sarcophagus" du refrain accompagnés de claviers cinématographiques saisissent par leur côté presque grotesque mais diablement prenants.  


Spell est, sans hésiter, une des formations actuelles les plus intéressantes, et Tragic Magic confirme tout le bien qu’on pouvait penser des Canadiens, bien que cet opus soit un tout petit peu en dessous de son prédécesseur - mais ce dernier était un tel coup de maître. Il n’en demeure pas moins l’une des sorties à retenir de cet automne 2022.


A écouter : "Ultraviolet", "Fatal Breath", "Watcher of the Seas"

Si vous aimez Tragic Magic, vous aimerez ...
Commentaires
MathildeAR, le 16/12/2022 à 16:24
Rush meet Ian McCulloch meet Pendulum : bon mix