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Rock en Seine 2011


Emilie, le 26/09/2011

Vendredi 26 août vu par Nicolas

Et c'est parti pour trois jours de festival ! Le programme apparaît particulièrement alléchant cette année, avec un juste équilibre entre vieux briscards éprouvés à l'épreuve de la scène (Foo Fighters, Deftones, Archive, Biffy Clyro), valeurs sûres récemment installées dans le paysage rock anglo-saxon (The Kills, Arctic Monkeys, Interpol, The Horrors) et étoiles montantes décrites à corps et à cri comme très prometteuses (Funeral Party, The Vaccines, Wu Lyf, Cage The Elephant, Anna Calvi, Miles Kane), avec même en bonus quelques reformations (The La's et surtout Death From Above 1979). L'occasion était trop belle pour ne pas faire le déplacement et aller seconder Émilie dans ses pérégrinations. Il n'y aura donc pas un, mais deux compte rendus de Rock en Seine cette année sur albumrock, et deux visions forcément complémentaires et pas toujours en accord parfait, ce qui ne gâche rien.


Arrivée tardive sur les lieux aux alentours de 15h30, non sans avoir au préalable rencontré par le plus grand des hasards Matt (notre webmaster adoré) dans une station de métro. Après avoir surmonté l'épreuve de la file d'attente interminable pour obtenir le sésame des lieux, nous nous dirigeons bien vite vers la scène Cascade juste à temps pour attraper le début du concert de Biffy Clyro. Et ça commence très fort, car les écossais sont en grande forme. Déboulant sur scène tous les trois torse nus, ils déversent immédiatement sur l'auditoire leur rock brûlant et sauvage aux forts relents de hardcore et de grunge. Il n'y a pas à sourciller : l'ours barbu Simon Neil et ses ouailles assurent méchamment. Dommage que leur dernier album, Only Revolutions, ait pris un virage si pop... car en live, justement, ces morceaux plus récents peinent à trouver leur véritable rythme. Mais ne boudons pas notre plaisir, car Biffy sait y faire avec la foule, Neil invective son assistance à tout va, et l'ensemble de la prestation du groupe ne souffre d'aucune critique que ce soit en terme de technique ou d'énergie. Rock en Seine 2011 démarre fort !



Petite pause boisson sur la pente en contrefort de la même scène, où Matt et moi devisons tranquillement sur l'avenir d'albumrock au son des guitares clinquantes d'Herman Düne. Pas désagréable, avouons-le franchement. Puis se pose à nous un dilemme épineux face à deux groupes pas forcément incontournables et aux aspirations on ne peut plus divergentes : allons-nous privilégier le rock électro salasse de CSS ou le nü rock enflammé de Funeral Party ? Je parviens à convaincre Matt d'aller voir les brésiliennes, et nous voilà en route vers la Grande Scène. Au final... bah CSS en live, ça ne vaut pas grand chose. Lovefoxx (qui, au passage, a sacrément grossi) a beau se démener sur scène et interpeller sans cesse la foule, l'ensemble du set apparaît extraordinairement brouillon, les lignes de chant ne ressortent pas, le son est chaotique et déstructuré. Même les excellents morceaux du premier album s'essoufflent en même temps qu'une chanteuse qui ne semble jamais dans le rythme, et seule l'électro pesante de "Alala" parvient à s'échapper de ce marasme. Quelques nouveaux morceaux issus du tout récent La Liberacion nous sont délivrés, pas mal mais pas inoubliables non plus, et curieusement ce sont les titres de Donkey qui s'en tirent le mieux sur scène. Au bout de 20 minutes (quand même), Matt me regarde en coin et me lance un "C'est nul, ton truc" que j'ai bien de la peine à contredire. Décision est vite prise de nous rabattre vers la scène de l'industrie pour attraper la fin de Funeral Party. Mouais, c'est pas beaucoup mieux. La voix sub-hystérique de Chad Eliott m'indispose rapidement, tout comme le rock vaguement eighties, vaguement électro du combo. Même s'il est vrai que deux titres, ça fait un peu juste pour juger un groupe à sa juste valeur. "Pas mal, hein ?", me glisse Matt à la dérobée, ce à quoi mon air dubitatif fait office de réponse définitive : Matt – Nicolas, un partout, la balle au centre.



Encore un temps de pause que nous mettons à profit pour casser la croute puis pour nous diriger vers la Grande Scène afin de prendre de bonnes places pour la suite des festivités : Kills + Foos. Avouez que comme affiche, on fait pire. C'est donc tout d'abord le duo Alison Mosshart – Jamie Hince qui investit les lieux sous les yeux d'une assistance véritablement pléthorique. Dès le premier coup de médiator, on retient son souffle avec un frisson tout le long de la colonne vertébrale : le son de The Kills apparaît parfaitement décapant, Hince se faisant notamment un plaisir de déverser ses riffs écrasants sur l'assistance avec un flegme vaguement agressif. Ça ronronne et ça crisse avec délectation, les basses vibrent grassement, et la belle Alison peine à nous montrer son minois tant ses cheveux électriques lui voilent le visage sous l'impulsion de ses mouvements aussi lascifs que sauvages. Tient, d'ailleurs, il semble qu'elle a arrêté de fumer, non ? Bref, Les Kills assurent sans problème au début des festivités, mais très vite la machinerie commence à se gripper, la répétition s'installe devant des titres qui s'enchainent en convaincant de moins en moins. Le duo ne se montre pas très démonstratif face à la foule, ce qui n'arrange rien, et on regrettera que le plus pop Midnight Boom n'ait pas été employé à sa juste mesure pour apporter un peu de renouvellement à l'ensemble. Même si, pour quelques titres, deux choristes ont fait leur apparition sur scène. Au final, le show s'est révélé parfaitement honnête, mais on en aurait voulu plus, beaucoup plus. Malheureusement, à ce stade de leur carrière, je ne suis pas certains que les Kills soient jamais capables de faire beaucoup mieux que ça...



Frissons dans l'assistance : l'heure du concert des Foo Fighters a été avancé d'un bon quart d'heure. Qu'est-ce que cela peut bien cacher ? Eh bien tout simplement que Dave Grohl a envie de jouer, et de jouer longtemps. A peine arrivé sur scène et après un "Bridge" aussi convaincant que sur album, le barbu nous annonce que, puisque ça fait cinq ans (cinq ans !) que les Foos n'ont pas joué en France, il compte bien se rattraper en nous offrant un show dantesque. Et c'est bel et bien ce qui se produit ! Énergie, puissance, technique, boulimie de scène, tout y est et plus encore. Pat Smear a parfaitement trouvé sa place au sein de la formation, et son allure de vieux nounours ne l'empêche pas de participer au son colossal des Foos avec vigueur et véhémence. Taylor Hawkins est toujours aussi énorme derrière son drum kit, Nate Mendel toujours aussi flegmatique, mais par contre Chris Shifflett fait montre d'une plus grande présence scénique qu'avant, n'hésitant pas (enfin) à se déplacer un peu et à manifester son enthousiasme en lieu et place de son apathie d'antan. Et Dave Grohl... Dave Grohl pète littéralement la forme ce soir. Remonté à bloc, le barbu nous offre un show total, chante, hurle, arpente la scène de long en large, descend voir le public, entame des impros de guitare et lance des duels marrants à son lieutenant Shifflett, jure, crache, badine avec l'assemblée, fait le clown, grimace, balance sa gratte par terre... le grand jeu, le très grand jeu, même. Au delà du simple aspect de mise en scène parfaitement huilée, tous les hits des Foo Fighters, tous sans exception, se retrouvent interprétés, ce à quoi il faut rajouter une bonne moitié du récent Wasting Light (dont un "White Lemo" jubilatoire au possible) et même trois titres d'Echoes, Patience, Silence and Grace, l'un de mes albums favoris du groupe. Quel plaisir d'entendre en live des morceaux de bravoure comme "The Pretender" ou encore "Let It Die" ! En fin de compte, c'est au bout de deux heures (!) d'un concert monumental que Grohl et sa bande se décident à rendre les armes sous les vivas d'une foule en délire. Avec le recul, il faut savoir savourer la chance d'avoir assisté à un tel moment, car même si le rock des Foos reste foncièrement primaire et sans surprise, on ne peut qu'applaudir devant une prestation d'une telle qualité et d'une telle intensité, preuve qu'après vingt ans de carrière, Dave a toujours autant soif de scène et de plaisir face au public. Chapeau bas, et on espère revoir ces grands messieurs en France avant 2016. "We'll be back soon !" a balancé le barbu jovial avant de quitter la scène. Si seulement c'était vrai...
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