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Critique d'album

Broken Bells


Into The Blue


(07/10/2022 - AWAL - James Mercer + Danger Mouse - Genre : Pop Rock)
Produit par Danger Mouse

1- Into the Blue / 2- We're Not In Orbit Yet… / 3- Invisible Exit / 4- Love on the Run / 5- One Night / 6- Saturdays / 7- Forgotten Boy / 8- The Chase / 9- Fade Away
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Les yeux sont la fenêtre de l’âme. Les oreilles en sont la porte d’entrée."
Diego, le 10/11/2022
( mots)

Près de huit ans. C’est le temps qu’il aura fallu à After The Disco, deuxième opus du duo Broken Bells, pour voir arriver un successeur. Le superduo n’a pour autant pas chômé : d’un côté, James Mercer, passé au rang de trésor national américain pour la composition de "New Slang", a proposé une nouvelle production des Shins avec le boursouflé Heartworms en 2018. De l’autre, Danger Mouse, auréolé de sa réputation de producteur génial, sorte de Midas sonore, a œuvré auprès des mastodontes de la musique rock, avec des résultats au mieux considérés comme variables : la collaboration avec les Black Keys correspond finalement au début de la fin pour le duo blues-rock, avec un tournant pop amorcé par Brothers et confirmé par Turn Blue. Les succès publics de Portugal The Man ou critiques du duo formé avec Karen O portent également le sceau de Brian “Danger Mouse” Burton. Et lorsque des Red Hot Chili Peppers en quête de renouveau réalisent l’impensable en se séparant de Rick Rubin, c’est vers le même Burton qu’ils se tournent. Tout cela pour accoucher d’une… souris (et pas dangereuse pour un sou), le fade The Getaway.

Autant dire que Mercer et Danger Mouse jouent gros avec ce troisième album du projet Broken Bells, intitulé Into The Blue. Le duo la joue safe en sortant quelques titres en éclaireur en 2019, en particulier le convaincant "Good Luck", mélangeant groove et mélodie pop chaleureuse.

Les singles annonçant la sortie de la nouvelle galette sont tout aussi, sinon davantage, enthousiasmants. Au début de l’été 2022, c’est tout d’abord "We’re Not In Orbit Yet" qui montre son nez. Balade onirique, le titre fait à ce jour partie des plus belles compositions du groupe. C’est également une des vraies prouesses mélodiques de cette année. Le thème de l’exploration est en fil rouge, sur les refrains en chœur ou encore sur les couplets simples et efficaces. Mercer est particulièrement à l’aise dans l’exercice de transmettre de l’émotion sur les bridges. Celui-là ne fait pas défaut. Le finish est un feu d’artifice sonore qui donne envie d’en découdre avec le reste de l’album. Mission accomplie pour le premier single.

"Saturdays" emboîte le pas, avec un changement d’atmosphère : c’est clairement du côté du White Album (ou plus récemment de Sky Blue Sky de Wilco) que Broken Bells va chercher. Rythmique martiale, ambiance orientale, l’ensemble est plutôt efficace. On ne peut s’empêcher ici de penser aux dires de Lennon adoubant Jeff Lynne et son Electric Light Orchestra. La musique de Lynne aurait, selon le Beatle aux lunettes rondes, correspondu à ce que les quatre scarabées auraient envisagé s’ils ne s’étaient pas fâchés et séparés. La continuité musicale, tout en electro-pop psychédélique est ici assurée.
L’outro montre tout de même quelques lourdeurs, notamment au travers de la performance vocale.

C’est malheureusement une critique que l’on pourrait appliquer à quelques titres de cet album, au demeurant très réussi. "Forgotten Boy" mériterait l'appellation filler tant le morceau semble traîner la patte et alourdir le disque. Rien de raté à proprement parler, mais un léger manque de pêche ! Le titre ouvrant le bal, "Into The Blue", donnait déjà le la.
De son côté, "Invisible Exit" sonne plus Weezer que Weezer lui-même.

A l’inverse, "One Night" va lorgner du côté soul de l’indie pop. Danger Mouse se rappelle à ses heures de producteur de hip hop avec un beat infectieux et le duo concocte un refrain descendant direct de Stevie Wonder. "The Chase" explore des terres déjà arpentées par Burton au travers de sa collaboration avec Daniele Luppi pour l’album ambient indie rock Rome. La basse dicte la cadence que les cordes agrémentent. Mercer s’occupe du reste.

"Fade Away" assure une sortie toute en douceur pour cet Into The Blue décidément apaisé. Nous avions cependant commencé cette analyse en décortiquant les singles dans leur ordre de sortie, et le lecteur avisé aura sans doute noté l’ellipse, le tour de passe-passe réalisé pour garder le meilleur pour la fin. "Love On The Run" n’est pas simplement une très bonne chanson. Il s’agit d’un grand morceau. Le thème, d’abord effleuré au piano, puis renforcé par les cuivres, la voix claire de James Mercer et le finish floydien en font un condensé de bonheur durant sept minutes. Selon Neruda, "il n'y a rien de plus beau que de perdre le temps". La composition du duo respecte l'adage et touche droit au cœur avec une ode à l'espérance des âmes légères.

Des coups de mou et des moments cosmiques, hors du temps, se côtoient sur cet album imparfait donc, mais dont les sommets tutoient les étoiles. “It’s the wrong time to decelerate, we’re not in orbit yet” / ”C’est le mauvais moment pour ralentir, nous ne sommes pas encore en orbite”, clame James Mercer sur le titre phare. Comme une prise de conscience que l’ovni Broken Bells avait besoin d’une relance pour affirmer son statut d’astre lumineux. C’est chose faite.


A écouter : "Love On The Run", "We're Not In Orbit Yet", "One Night"

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