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Critique d'album

Nebula


Peel Sessions


(09/12/2008 - Sweet Nothing/Cargo Records - Stoner Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Radio 1/Clearlight / 2- Instant Gravitation / 3- Carpe Diem / 4- So It Goes / 5- Way To Venus / 6- This One / 7- Sonic Titan / 8- Freedom / 9- All The Way / 10- Strange Human / 11- Fin
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"La publication tant attendue des shows livrés à la légendaire Radio 1."
Maxime, le 31/01/2009
( mots)

Ce sacré John Peel avait quand même les oreilles fichtrement bien embouchées. Inutile d’ennuyer le lecteur en lui dressant la liste des groupes mythiques ayant défilé dans le studio du légendaire DJ. Elle est connue de tous et parle d’elle-même. D’un autre côté, il faut bien reconnaître que le lascar avait une fâcheuse tendance à aimer un peu tout et à ne pas vraiment hiérarchiser ses coups de cœur, si bien que s’y côtoie le meilleur (Led Zeppelin, Kinks, Joy Division…) et le n’importe quoi (Napalm Death, la castaphiore anorexique PJ Harvey et tant d’autres pénibles). Mais quand même, l’homme a toujours sauvé l’honneur en sortant de derrière les fagots un groupe qu’on n’aurait jamais espéré voir se prêter à ce noble exercice. Le bon John a ainsi jeté son dévolu sur Nebula, qui participa entre 2001 et 2004 à trois émissions de la cultissime Radio 1. Longtemps restées sur les étagères, ces trois sessions circulèrent sous le manteau sous la forme de bootlegs avant de connaître enfin une publication officielle près de quatre ans plus tard.

Le réflexe bovin du fan de base nous pousse à grogner en premier lieu, puisqu’on a droit à une compilation et non à l’intégralité des enregistrements. Mais même si quelques perles manquent à l’appel (dont une version démente de "Do It Now"), il n’y a pas lieu de jouer au difficile devant ce festin de rock gonflé aux amphéts, fougueux et classieux. Car pour l’essentiel, c’est vraiment Noël à la maison, binaire turgescent à tous les étages, psychédélisme vicieux à foison, Superfuzz, Bigmuff et Marshalls dégueulantes à gogo ! Autour du binôme inamovible Eddie Glass (chant, guitare)/Ruben Romano (batterie) se pressent différents line-up selon la session (Nebula n’ayant jamais réussi à se dégoter un bassiste attitré), Ian Ross (Roadsaw) vient prêter main forte à la guitare tandis que sur une autre prise, c’est un mystérieux M Mitchell (!) qui endosse la 4-cordes. Les fantômes des Stooges et du Hendrix Experience ont dû couver ces shows d’un regard complice, ravis de voir s’ébattre cette progéniture illégitime.

Pourtant, contrairement au Voodoo Child, le power-trio ne pratique pas les jams à rallonge. Privé des échos, overdubs et autres sonorités space, c’est à un Nebula abrasif que l’on a affaire, grattant son répertoire à l’os pour le présenter dans son aspect le plus brut. Et le groupe de sonner comme ce qu’il est au fond : un dangereux conglomérat de férailleurs alignant un garage-rock dopé aux pédales d’effets. Durcissement direct de l’entrejambe à prévoir du côté des amateurs de Sonics, Troggs, Pink Fairies, 13th Floor Elevator et autres Radio Birdman, car après une intro trompeusement apathique déboule une version venimeuse d’"Instant Gravitation", échappé de Charged (l’un de leurs chefs-d’œuvre), capable de flinguer les centrales nucléaires de Detroit en trois riffs grésillants et deux coups de grosse caisse. Romano maintient une pression constante tandis qu’un Glass possédé multiplie les explications musclées à coup de fuzz et de wah-wah. Ailleurs, le moustachu régale lorsqu’il tricote de son manche des motifs kaléidoscopiques s’enroulant pernicieusement sur son high volume rock primaire. C’est cru, animal, et bien entendu garanti 100% analogique et zéro additif. Fraîchement disponible à l’époque, Atomic Ritual y brille particulièrement au moyen de trois pistes incendiaires balancées à la suite en un enchaînement fatal : "Carpe Diem", "So It Goes" et "Way To Venus" clouent sur place en conciliant urgence et excellence. Plongeant dans les méandres de son œuvre, le groupe en extrait le phénoménal "Sonic Titan" (outtake de leur premier EP Let It Burn, uniquement disponible sur la ré-édition de Relapse) sur lequel Glass et Ruben dialoguent âprement à coup de cordes électrifiés et de peaux martyrisées. Après moult ébats lubriques, l’orgasme est atteint sur les deux titres terminaux, les lysergiques "All The Way" et "Strange Human", soit plus d’un quart d’heure de décharges décibéliques, ondulations sous psilocybine, secousses telluriques et décollages en va-et-vient permanent entre Motor City et la station MIR.

On n’avait jamais su quoi conseiller au novice quand il s’agissait de l’initier à Nebula, le groupe n’ayant encore jamais sorti de best of. Ce précipité décapant constitue une entrée en matière idéale. Autant sacrifier une pinte à Sir Peel, décédé il y a maintenant quatre ans, en savourant jusqu’à l’ivresse cette fantastique orgie sonique.

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