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Critique d'album

Soen


Memorial


(01/09/2023 - Silver Lining - Prog suédois - Genre : Hard / Métal)
Produit par Soen

1- Sincere / 2- Unbreakable / 3- Violence / 4- Fortress / 5- Hollowed (Elisa) / 6- Memorial / 7- Incendiary / 8- Tragedian / 9- Icon / 10- Vitals
Note de 2.5/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Un album de bonne facture, somme toute desservi par une persistante sensation de déjà-vu…"
Franck, le 02/01/2024
( mots)

Bridé par des influences tooliennes un peu trop marquées durant sa première partie de carrière, Soen avait su prendre un virage salvateur à partir de l’album Lykaia (2017), définissant dès lors ce qui deviendra la signature sonore du combo : des riffs virulents renforcés par une rythmique complexe et prépondérante, un chant habité à la fois doux et hargneux, le tout mis au service de refrains qui atteignent leur pleine mesure mélodique dans leurs élans les plus héroïques. Depuis, le groupe suédois semble s’être évertué à appliquer la même recette ; une stratégie qui s’avère payante et qui aura permis au groupe de disposer de solides bases pour continuer à peaufiner et renforcer son œuvre. Désormais incontournable au sein de la scène "metal progressif" moderne, Soen semble bien décidé à poursuivre son ascension et rallier de nouveaux adeptes à sa cause. Il serait néanmoins avisé de ne pas trop tirer sur la corde, au risque de rompre cette belle dynamique, et ceci d’autant plus quand le précédent opus des Scandinaves (le bien nommé Imperial paru en 2021) constituait une certaine quintessence pour la musique du combo. 


Comment allait donc bien pouvoir réagir le groupe suite à ce premier sommet discographique ? La réponse a été plutôt étonnante : bien conscient que la portée mélodique de ses compositions pouvait s’étendre au-delà des sphères du metal, Soen nous proposait en 2022 l’opus Atlantis, un "faux-live"(enregistré aux studios Atlantis Grammofon de Stockholm) voyant les plus fameux titres des Scandinaves revisités avec un étincelant habillage symphonique (orchestre classique et choristes en renfort). Un moyen astucieux de magnifier encore un peu plus certaines compositions au lyrisme exalté, et mettre en vedette la prestation vocale habitée de Joel Ekelöf. Si à cette occasion le groupe s’est révélé être un fantastique vecteur d’émotion, déroulant à la pelle des instants aussi épiques que bouleversants, force est de constater que la musique de Soen reste indissociable de ce qui a fait sa renommée : ses riffs carnassiers couplés au jeu de percussion virevoltant de Martin Lopez. Il nous tardait donc de retrouver les Suédois sous leur mouture habituelle, et de découvrir ce que ce nouveau cru intitulé Memorial - sixième album du combo - nous réservait !


Pas de surprises à l’horizon, on retrouve globalement Soen là où on l’avait laissé. Le morceau introductif ("Sincere") se charge de donner le ton avec sa rythmique appuyée et son démarrage explosif et nous expédie directement en terrain connu. Là où un véritable équilibre avait été atteint sur Imperial, le groupe dévoile ici rapidement son visage le plus grandiloquent, forçant un peu trop le jeu émotionnel lors de passages volontairement fédérateurs. Le quintette se montre également plus direct et accessible à l’image d’un "Unbreakable" au refrain instantanément assimilable, reposant en grande partie sur un air aussi mielleux - pour ne pas dire agaçant - qu’efficace. Force est de constater (au fil des écoutes) que la formule fonctionne toujours, et que tout le savoir-faire de la paire Lopez-Ekelöf réside finalement dans cette capacité à rester sur le fil et à rendre évidentes des choses relativement bancales et excessives à la première approche. 


Si le groupe parvient aisément à nous rallier à sa cause, il reste cependant des limites à ne pas franchir, et certaines d'entre elles ont clairement été foulées. Et pour cause, on se retrouve régulièrement confronté à des sections mélodiques évoquant (très) fortement et de manière plus ou moins grossière l’album Imperial. Volontaire ou non, la supercherie est criante ! La palme revenant au titre "Memorial" dont le riff principal semble calqué quasi à l’identique sur celui de l’excellent "Monarch" issu du précédent album. Cette sensation de déjà-vu persiste tout au long de l’écoute, au point que les deux créations en question finissent par se confondre. Cela aurait pu fonctionner si ce sixième opus avait su s’élever au niveau de son prédécesseur, mais force est de constater que l’ensemble s’avère nettement moins marquant (et moins réussi), à l’image de titres qui peinent réellement à retenir l’attention ("Incending", "Icon").


Que l’on soit ou pas le dindon de la farce dans cette histoire, le menu n’en reste pas moins copieux et raffiné. Il serait donc dommage de ne pas profiter des nombreuses qualités de l’opus en question ; à commencer par un "Fortress" qui remet immédiatement les pendules à l’heure avec son avalanche de riffs décapants soutenus par le jeu de percussion puissant et pétaradant de Martin Lopez. En grande forme, le cogneur démontre encore une fois son implication dans le processus d’écriture, parvenant à lui seul à capter l’attention et créer la singularité. 


Admettons également que le groupe tente de nouvelles choses (ce qui est plutôt encourageant pour la suite) : des riffs qui se montrent de plus en plus heavy, marquant d’autant plus l’émancipation avec les débuts esthétiques du combo ; le titre "Hollowed" qui semble échappé de l’expérience Atlantis avec son chant féminin et son caractère symphonique ; ou encore l’ambiance apaisée de "Tragedian" qui laisse de la place pour quelques arpèges de guitares et une discrète partition d’orgue.


Qu’on ne se méprenne pas, Memorial est un album particulièrement plaisant, révélateur d’un groupe dans la fleur de l’âge et en pleine maitrise de son metal prog homérique et fédérateur. Néanmoins, le fait est que le groupe suédois joue grandement avec le feu et que la répétitivité créative dont il fait preuve pourrait être préjudiciable par la suite. Autant dire qu’il faudra plus que des riffs virulents et un cadre apocalyptique pour attirer l’attention à l’avenir… Soen a déjà démontré sa capacité à élever son niveau et à relever de nouveaux défis par le passé. Il n’y a plus qu’à espérer que ce sixième opus ne soit qu’une transition vers quelque chose de plus mémorable.


 


A écouter : "Fortress", "Violence", "Hollowed"

Avis de première écoute
Note de 3/5
Avec Memorial, Soen livre un disque plus varié que ses prédécesseurs, avec des tempos rapides inhabituels, des riffs tranchants, un chant qui sait se faire moins frontal. L'ensemble demeure moins constant et moins attachant que Memorial en première instance, à creuser au fil des écoutes.
Avis de première écoute
Note de 2/5
Du metal progressif répétitif sans grand intérêt, pas particulièrement virtuose, bien trop lisse et générique pour se démarquer de ses semblables. Très prétentieux de surcroit (la leçon de morale de "Sincere", du boomer-de-facebook-core). Peu familier avec le catalogue du groupe et pas du tout envie de combler ce manque après ce Memorial très oubliable.
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