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Eurockéennes de Belfort 2015


Etienne, le 16/07/2015

Quand l'insolence alimente la déception

Avec plus d'une soixantaine de noms pour cette édition, chacun était en droit d'attendre avec un plaisir non feint un ou plusieurs artistes chers à son coeur. Pourtant, bien au delà de la déception, certains se sont laissés aller à des frasques scéniques inadéquates, culottées pour les uns, arrogantes pour les autres. Quoi qu'il en soit, les attentes n'ont pas été comblées, si ce n'est par une déception certaine, prouvant une fois encore que l'exercice live amène souvent à une conclusion binaire.

Skip tout court


Depuis quatre années à arpenter les festivals hexagonaux, c'est déjà la deuxième fois que Skip The Use se voit fouler la grande scène. Avec un deuxième effort particulièrement moyen, le groupe se devait de faire quelque chose de neuf, d'innovant : le voilà donc programmé en Jour 1, avec ses "amis" pour un show aux allures de grande kermesse de fin d'année.
Entrant au son du classique "People In The Shadow", Matt Bastard reste toujours aussi exaspérant, saute partout, arrangue la foule sans cesse, fait trainer les titres en longueurs et surtout, oublie de chanter. Sa prestation est clairement en dessous de ces capacités et les modifications de mélodies pour lui éviter des vocalises trop perchées sont bien trop perceptibles ("Ghost") et les morceaux perdent en efficacité. Il faudra attendre l'arrivée de l'excellent (et dijonnais !) HF Thiéfaine et son interprétation vigoureuse de "La Fille du Coupeur de Joints" pour dynamiser ce show. La foule est conquise, mais pas par le groupe lillois. D'ailleurs le titre "Faut Etre Heureux" aura raison d'une bonne partie du public, tant le texte peu inspiré se voit faiblement mis en avant par une voix chancelante, scellant ce concert de Skip The Use à la moitié de set.
Bien plus que de simples erreurs scéniques ou vocales, c'est surtout la suffisance du groupe qui écoeure. A vouloir "tout exploser", à délivrer des messages pseudo-politisés, le groupe se perd dans un océan de narcissisme et oublie l'essentiel : jouer et proposer une vraie prestation musicale. C'est tout ce qui a manqué à ce concert de Skip The Use.

Au nom du père


En toute bonne foi, Damian Marley reste un artiste mineur de la scène internationale, et doit sa renomée en grande partie à son planant paternel. Ce concert fait partie de ceux dont on n'attend pas spécialement grand chose, à l'exception de passer un bon moment en ce dimanche après-midi, surtout après la déflagration Parkway Drive.
Le reggae est un style de musique particulièrement marginal et qui semble très répétitif pour un non initié. Le groupe arrive sans le chanteur et entonne une longue introduction instrumentale. Très longue... Personne ne comprend vraiment ce qu'il se passe: est-ce bien volontaire ou le chanteur a-t-il un problème ? Chacun prend son mal en patience et se laisse porter par les rythmes syncopés et les choeurs chaleureux du groupe. Puis débarque subitement un chanteur autre que Marley pour interpréter le premier titre du set. Alors là, c'est l'incompréhension la plus complète. Voilà plus d'un quart d'heure que le concert a débuté et toujours pas de Damian Marley à l'horizon. Il faudra attendre la fin du titre pour apercevoir l'annonceur introduire enfin l'arrivée du principal protagoniste sur scène. On se doit d'accorder à ce dernier une certaine gouille vocale assez singulière, un peu brut et moins chaude que celle de Bob. Du coup, l'artiste sort peu à peu de l'ombre pesante de son père et s'affirme. Pourtant les titres s'enchainent difficillement, entrecoupés de lourdes interactions à la gloire de la drogue avec un public noyé dans une épaisse fumée odorante. Le mauvais goût est bien là et le groupe se contente du strict minimum. Pire, au moment où on croyait Damian détourné de son célèbre aieul, le voilà qui entonne "War" et "Could You Be Loved". Non pas que les interprétations soient mauvaises, mais elles sont tout à fait symptomatiques d'une filiation essentielle à la popularité du bonhomme. Il est grand temps de mettre un terme à ce concert décévant par sa non-chalance et le message peu recommandable dispensé.

Electric bizarre


Ersatz de Black Sabbath à la sauce sludge, Electric Wizard s'émancipe au fur et à mesure des années, jalonnées d'efforts studio plutôt réussis où le groupe marque par une vraie signature musicale. Leur venue aux Eurocks en cette fin de festival, sous un ciel de plus en plus noir, est l'occasion pour la formation de rassasier les fans de décibels et de riffs furieux, qu'une programmation très légère en la matière aura tout bonnement affamé.
Programmés sur la scène 4 (La loggia) à proximité d'une grande scène où Sting se prépare à conclure ces Eurocks 2015, les britanniques n'offriront que sept morceaux en une heure. L'occasion pour eux de faire durer des titres furieux et lents, où la rythmique assome et le son enfonce. "Dopethrone" ou encore "Black Mass" sont autant de performances lancinantes bien éxécutées qui possèdent cependant des similarités lassantes, à tel point que peu d'engouement émane d'une fosse rassemblée mais peu vigoureuse. Le groupe pêche aussi par son manque d'interaction avec ses fans et se lance dans d'interminables jams, dont le dernier déclenchera l'ire des organisateurs, Sting étant prêt à débouler sur la Grande Scène. C'est donc avec un brin d'arrogance et sans un mot que le groupe quittera la scène après un show long qui aura eu pour seul mérite de délivrer enfin un peu de guitare lourde à souhait.


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Commentaires
nanob, le 16/08/2015 à 18:44
Ben harper, un monument passé...inaperçu. et avec un son pourri. Prévisible ? je ne voyais pas ça comme ça.
Christine, le 09/08/2015 à 22:03
Intéressant votre édito!En tant que pionnière des Eurockéennes, je suis nostalgique de sa perte d'identité..moins de rock!!souvenir d'un show monumental de Page and Plant!On y va toujours pour l'ambiance joviale et la magie de la presqu'île.
Etienne, le 21/07/2015 à 16:59
Effectivement je n'ai entendu que du bien de Sleaford Mods. Pas facile de concilier ce show avec Christine & the Queens, qui fut une vraie révélation scénique. Et j'avais faim en plus... Car mieux que la raison, l'estomac nous dirige .
Fabc, le 21/07/2015 à 16:02
Manque à l'appel un show incroyable des run the jewels (manque de chance chevauchant pas mal les eagles of death metal. et la veille le show de sleaford mods.
Raphaelle, le 16/07/2015 à 11:52
Ça c'est du live report ! Merci pour ce compte-rendu très complet. Royal Blood et Daho et Thiéfaine en guest star... Tu as été gâté !