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New Order : trente-cinq ans de règne sur les dancefloors


Collectif, le 08/10/2015

Republic


Mai 1993


Coincé entre la faillite de Factory Records et une pause de huit ans, Republic a de quoi augurer une petite plantade. Pour pas mal de fans de New Order, c'est un peu le cas. Pour les autres, c'est un album qui ne fait pas plus tache que ça dans la discographie des britons. Quoiqu'il en soit, tout le monde s'accorde à dire que ce n'est ni leur meilleur album, ni celui qui représente le mieux l'identité du groupe. En revanche, tout le monde s'entend sur le fait que "Regret" est l'un des tout meilleurs singles de Sumner et sa bande. Et ça, déjà, ça veut dire beaucoup. Un morceau pop à guitares parfaitement construit et juste ce qu'il faut de nostalgie pour donner une épaisseur consistante à un titre pourtant dansant. La patte du très bon NO des eighties. C'est donc, a priori, après que ça se gâte.


À l'écoute des dix titres restants, Republic semble pourtant être la parfaite synthèse post-Technique. Une dominante électronique assez poisseuse et Sumner qui claque sa voix d'éternel petit garçon par-dessus. La surenchère de synthés et cette envie de balancer du beat quoiqu'il arrive confèrent une véritable unité et une cohérence d'ensemble intouchable. Même les morceaux clairement rentre-dedans que sont "Spooky" et "Young Offender" nous rentrent dedans par les synthés bien plus que par des structures rock traditionnelles. C'est d'ailleurs – et la pause de huit ans qui s'en suivra, jusqu'à Get Ready, en est la conséquence directe – le premier album de NO que dénigrera Peter Hook. Le bassiste, qui n'a pas trop eu voix au chapitre sur la composition, a toujours regretté le virage trop dance du groupe, qui ici s'avère plus ou moins définitif. Il rajoutera que "Regret" est certainement le dernier bon morceau du groupe. Et de son point de vue, c'est peut-être exact, même si Get Ready n'est pas à proprement parlé un album electro. Enfin passons.


Republic est donc très largement basé sur un socle electro assez froid. De longues galeries de beats juxtaposées les unes aux autres, sans plus d'entrain que cela. Ça pourrait sonner un brin rébarbatif, voire automatique, dit comme ça. L'album est pourtant profondément humain, surtout du fait de son contexte. La faillite de Factory et les bisbilles qui s'en suivront entre Wilson et les membres du groupe ont eu raison de la bonhomie générale de la fin des 80's. Trois morceaux ciblent ainsi directement leur ancien boss et illustrent leur désillusion. Les titres à eux-seuls sont suffisamment évocateurs : "Ruined In A Day" et sa longue mise en terre, la tentative de groove volontairement lestée de "Liar" et surtout, surtout "Times Change". Programmation sombre à souhait d'un côté, rap ultra pataud de Sumner de l'autre et de cette collision naît une frustration de fin du monde. Puis ce refrain, sorte de libération christique, comme si Sumner se déliait et laissait tout derrière lui, même sa légendaire naïveté portée disparue. L'humanité de l'album repose donc sur une immense pantalonnade. Et, par extension, entièrement sur les épaules avachies du père Barney. Qu'il soit amer, déçu, révolté ou simplement blasé, il injecte son venin bon gré mal gré dans l'intégralité de l'opus. Même dans "Regret". Et en même temps, avec un titre pareil on l'aurait parié. Republic est donc à la fois un instantané sur une période un peu pourrie, et une transition malgré elle dans la carrière du groupe.


Mais Republic est aussi et surtout un album de dance-pop plus que solide. Si le sentiment, un peu sombre, s'est tapé la part du lion, ce n'est pas pour autant que les mélodies ont été négligées. À y écouter de plus près, certaines sont même d'excellentes factures, comme le second single "World" ou encore une fois, le refrain épique de "Times Change". L'album est soigné, mais sans plus d'éclat que son tube introductif. C'est probablement tout ce qu'on peut reprocher au seul témoin du NO des 90's. Car au final, Republic a toute sa place au sein de l'éminente disco du groupe.  C'est un petit peu dans la famille, ce cousin que l'on ne revoit que lors des grands rassemblements, mais qui au final, est nettement moins pénible que dans nos souvenirs.


Kévin

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