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Black Sabbath - The Dio Years


Collectif, le 03/10/2016

Ronnie James Dio : jeunesse, Elf, Rainbow

Ronald Padavona


Le petit Ronald est né à Portsmouth dans le New Hampshire en 1942. Issu d'une famille italienne, il développe très vite un intérêt profond pour la musique jouant alternativement de la trompette, du cor français et même de la basse. Ces deux premiers instruments lui permettent de rapidement développer sa technique de souffle, précieux présage en vue de la carrière qui l'attend.


Les années 60 voient Ronnie James Dio, patronyme qu'il emprunte à Johnny Dio, une figure de la mafia italienne (sic), arpenter les scènes locales au travers de formations diverses. Son premier réel projet débute en 1967 quand il fonde avec son copain guitariste Nick Pantas, The Electric Elves. Alors que la formation semble bien partie pour se lancer dans la grande aventure du rock 'n roll, un terrible accident de voiture coûte la vie à Pantas en 1970. Très affecté, Dio met un certain temps à accepter la mort de son ami et en 1972, rebaptise son groupe Elf.


Et alors que les anciens elfes électriques traînent leurs guêtres dans le Studio One à Atlanta afin d'enregistrer leur premier album, c'est toute la section rythmique de Deep Purple qui passe par là - Roger Glover et Ian Paice donc. Alors en pleine gloire après la sortie de Machine Head, les deux sbires du Pourpre, impressionnés par la prestance et la voix de Ronnie James Dio - qui joue aussi de la basse à l'époque - décident de produire le premier album de Elf. Un éponyme plus tard, c'est Elf qui accompagne Deep Purple en tournée et permet au chanteur de faire ses premiers pas sur les plus grandes scènes du monde.

Elfe + Grincheux = Arc-en-Ciel


Août 1972. Elf est donc catapulté sur le devant de la scène grâce à Deep Purple, mais aussi Fleetwood Mac, ZZ Top, Uriah Heep, Electric Light Orchestra ou encore Buddy Miles que le groupe de Dio accompagne en tournée pendant 3 années aussi expéditives que riches d'expériences et de rencontres.


Décembre 1974. Toujours en effervescence, Deep Purple tourne aux Etats-Unis pour défendre Burn et le récent Stormbringer, toujours avec Elf en première partie. Blackmore exhorte ses nouveaux comparses - Glenn Hughes et David Coverdale, ayant respectivement remplacé Roger Glover et Ian Gillian - à enregistrer ses dernières compositions. Les démos ne plaisent ni à Coverdale ni à Hughes et Blackmore voit son autorité artistique remise en cause par ceux qu'il avait lui même embauchés pour contrecarrer le vent de rébellion insufflé par les hérétiques Gillian et Glover. Fâché, il décide tout de même d'enregistrer ses deux titres, "Black Sheep of the Family" - une reprise de Quatermass écrite par Steve Hammond - et "Sixteenth Century Greensleeves" avec son nouveau pote, Ronnie James Dio.


Avril 1975. Elf achève l'enregistrement de son nouvel album, Trying to Burn the Sun, et donne son ultime concert au Heater de Wellswille dans l'état de New York. Un album dans lequel Dio s'affirme plus que jamais comme un chanteur incroyable, moins dans un lyrisme forcé que sur sa discographie future et se rapprochant beaucoup plus de la virilité gutturale du jeune David Coverdale, actuel chanteur de... Deep Purple. Vous l'aurez compris, les connexions entre Ronnie James Dio et le Pourpre sont nombreuses. Et ne sont pas près de se tarir.


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21 juin 1975. Elf publie Trying to Burn the Sun, Ritchie Blackmore quitte officiellement Deep Purple. Le grincheux guitariste avouera en 1983 : "J'ai quitté Deep Purple parce que j'ai rencontré Ronnie Dio, et il était si facile de travailler avec lui. A la base il m'avait rejoint pour enregistrer une seule chanson d'un album solo que je préparais [fin 1974], mais nous avons bouclé un album complet en trois semaines [février - mars 1975], ce qui était particulièrement enthousiasmant." L'album "solo" de Blackmore est en fait prêt deux mois avant son départ du Pourpre.



4 août 1975. Pour la sortie du premier album de Rainbow, on ne parle pas d'un groupe à part entière mais bien du nouveau groupe de Ritchie Blackmore (Ritchie's Blackmore Rainbow). C'est qu'il est fier le gratteux... Un peu injuste quand on sait que le groupe est composé de 4 des 5 membres de Elf, alors dissout. Seul le guitariste n'a pas fait le voyage, évidemment. L'album voit également une imagerie plus fantastique, colorée, fantaisiste faire son apparition. Elle tranche sérieusement avec les portraits sérieux et appliqués de Deep Purple - exception faite de Stormbringer et son Pégase immaculé. Dio et Blackmore semblent avoir trouvé un terrain d'écriture commun fait de paysages chevaleresques et de musicalité épique. En somme, un contexte idéal pour arpenter encore une fois les routes ensemble, sur la même scène cette fois.


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11 octobre 1975. Rainbow joue son premier concert au Forum de Montréal devant 1 500 personnes. La salle peut en contenir jusqu'à 15 000. Un semi-échec pour un tout nouveau groupe. En effet, très au fait de son image, Blackmore refuse que Rainbow devienne le "Elf Mk II", comprenez avec simplement un changement de guitariste. Si les gens viennent voir Rainbow, c'est pour lui. Il vire tout le monde avant d'entamer la tournée, sauf Dio. Raison officielle avancée : un bassiste trop funky et un batteur... nul. Jimmy Bain, Cozy Powell (ancien batteur de Jeff Beck) et Tony Carey officient désormais au sein du Rainbow nouveau qui lance sa toute première tournée, bien décidé à se faire un nom sur scène.



Le succès est immédiat, spécialement en Europe, où le groupe a ses habitudes puisque l'éponyme et Rising sont enregistrés au Musicland Studios de Munich et Long Live Rock'n Roll au Château d'Hérouville en France. En cause, des prestations scéniques fantasques durant lesquelles le groupe évolue sous un grand arc-en-ciel de lumière. Une prouesse pour l'époque qui s'ajoute à des performances à rallonge du père Blackmore sur ses titres fétiches "Catch the Rainbow" ou encore "Still I'm Sad". Dio se frotte même au répertoire de Deep Purple sur le seul "Mistreated", avec une aisance affolante. Fort de ce regain d'attention à son égard, Blackmore décide alors de filer enregistrer l'un des plus grands album de heavy metal de tous les temps.


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Février 1976. Tout le monde déboule à Munich pour enregistrer vite fait bien fait Rising. Un album où n'apparaît cette fois que la mention Rainbow. Émancipé, libéré, le groupe compose avec les qualités de chacun pour extraire un élixir délicat de ce que le rock n' roll peut offrir de meilleur : une production superbe signée Martin Birch, une batterie titanesque, une guitare parfaitement équilibrée entre rythmiques sauvages et solos stratosphériques et un chanteur qui culmine à son apogée tant mélodique que technique. Rising ou la naissance de Rainbow, le vrai. La patte Blackmore est subtile mais présente à chaque instant. Loin de "l'album solo de luxe" qu'était l'éponyme du Ritchie's Blackmore Rainbow, Rising a capté le moment de grâce d'un groupe au sommet de son art, ce moment où la folie créatrice de Blackmore a été canalisée par des musiciens hors-pair à des fins de grandiloquence musicale. Un chef d'oeuvre, point-barre. En six titres et une grosse demi-heure. Et l'artwork est superbe... Que faire après ça ?


1976 - 1978. Pas grand-chose si ce n'est repartir sur les routes, du monde cette fois. Repartir au Japon et y enregistrer un live (On Stage), estocade furtive mais tranchante à ses anciens comparses de Deep Purple. Puis en enregistrer un autre à Munich en 1977, largement supérieur aux aventures nippones soit dit en passant. Essayer de redonner un second souffle à un groupe éreinté par les concerts à répétitions. Direction la France et la château d'Hérouville pour enregistrer une ode bancale au rock n' roll primal et viscéral, le bien nommé Long Live Rock'n Roll. Mais. L'ambiance se détériore. Blackmore, lunatique au possible, est de plus en plus invivable. Comme à chaque fois que le succès l'effleure de trop près, il se carapate, effrayé par l'ombre de la légende qu'il devient. Le line-up évolue et l'excellent bassiste Jimmy Bain est prié de déguerpir. Éternel insatisfait, Blackmore enregistre lui-même la majorité de la basse. Il augmente considérablement le nombre d'intervenants sur l'album. L'effervescence de Rising laisse place à une bagarre d'egos que Dio subit d'un oeil méfiant.


 



Août 1978. La tournée qui suit est uniquement américaine. Le groupe emmène avec lui The Cars ou encore AC/DC. C'est d'ailleurs avec ces derniers que Ronnie James Dio jouera son dernier concert au sein de l'arc-en-ciel. Le 24 août 1978, Bon Scott et les écoliers mettent sans dessus-dessous le Palladium de New York juste avant la venue de Rainbow. 3 chansons après l'arrivée de Blackmore et sa bande, le concert s'arrête pour raisons techniques. 90 minutes d'attente plus tard, Dio débarque sur scène, penaud, pour annoncer que les billets seront remboursés. C'est sa dernière apparition avec Ritchie Blackmore et Rainbow. Le guitariste despotique souhaite en effet donner une direction plus commerciale à son groupe. Pour Ronnie James Dio, le temps de l'arc-en-ciel bigarré vient de s'achever. Il est temps d'aller faire un tour du côté des enfers...


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Etienne

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