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Black Sabbath - The Dio Years


Collectif, le 03/10/2016

Ronnie James Dio : Dio, Heaven & Hell, décès

Mauvais calcul


C’est de nouveau sous son seul patronyme que le chanteur choisit de poursuivre sa route. Emportant dans son sillon son compatriote et acolyte de toujours Vinny Appice, Dio réactive son groupe et convie Jimmy Bain pour l’enregistrement de ce qui deviendra son sixième album. Les négociations tombent malheureusement à l’eau, et le bassiste se voit écarté de la reformation : Dio décide finalement d’insuffler un nouvel élan à sa formation et s’entoure de nouveaux musiciens. Nous sommes début 1993, et l’effectif comprend alors, en plus de Dio et Appice, Tracy Grijalva - Tracy G pour les intimes - à la guitare et Jeff Pilson, en lieu et place de Jimmy Bain, à la basse - le claviériste Scott Warren rejoindra la bande après l'enregistrement.


Désireux de s’émanciper de l’esthétique medieval fantasy quelque peu datée qui marquait l’ensemble de son catalogue jusqu’alors, Dio le chanteur fait le choix radical d’aborder au travers de ses textes des questions plus actuelles, s’aliénant au passage une grande partie de sa fanbase qui n’hésite pas à qualifier la manoeuvre de suicide artistique. Parus en 1993 et 1996, Strange Highways et Angry Machines polarisent de ce fait aussi bien la critique que les fans, et les ventes pâtissent rapidement de ce virement de bord thématique. Un genou à terre, Dio est alors prié de revenir aux fondamentaux par son management qui suggère un retour de Craig Goldy et Jimmy Bain au sein de la formation. Tracy G et Jeff Pilson se voient remerciés, et Vinny Appice choisit de quitter le groupe dans la foulée. Seul rescapé de cette reformation, Scott Warren restera quant à lui aux claviers jusqu’à la dissolution du groupe en 2010.

Magie noire


S’opère alors un jeu de chaises musicales au sein du groupe aux allures de réunion des anciens : Goldy et Bain réintègrent l’effectif comme convenu, et le poste de batteur se voit de nouveau confié à Simon Wright. Épaulé par ses anciens ex-collègues, Dio chapeaute entièrement la confection de la huitième production de sa troupe, endossant de nouveau le rôle d'unique producteur et signant de sa seule plume une grande partie du concept album que sera Magica - Craig Goldy est co-crédité sur huit des quatorze titres.

En narrant l’histoire de Blessing, royaume envahi par des forces obscures, par le biais de l’antagoniste Shadowcast, l’elfe renoue avec la plus pure tradition fantasy au grand plaisir de ses fans. Paru en 2000, Magica reste considéré par beaucoup comme le véritable retour de Dio. Premier volet annoncé d’une trilogie qui ne verra malheureusement jamais le jour, l’album est suivi d’une tournée qui prend cependant une mauvaise tournure, la faute à des tensions grandissantes entre le chanteur et son guitariste, préoccupé par plusieurs affaires familiales. Goldy fait finalement ses valises en 2001 et se voit remplacé, à la suggestion de Bain, par Doug Aldrich - les deux s’étaient rencontrés précédemment lors de l’enregistrement d’un tribute album à Metallica.

Circles and rings, dragons and kings


Le groupe s’attelle rapidement à l’enregistrement de son neuvième album, majoritairement composé par la paire Dio/Bain - débarqué tardivement, Aldrich ne co-signera que deux titres. Métaphore anti-technologie, Killing the Dragon paraît en 2002 et reçoit un accueil favorable quoique moins unanime que celui réservé précédemment à Magica. Le groupe ne parvient pourtant pas à trouver de réelle stabilité, le va-et-vient des musiciens repartant de plus belle : comme l’avait fait Vivian Campbell avant lui, Aldrich quitte Dio pour rejoindre Whitesnake, permettant ainsi à Craig Goldy d’opérer son troisième (!) retour au sein de la formation. De même, Jeff Pilson récupèrera un temps le poste laissé vacant par Jimmy Bain peu de temps après.


Dio embraye rapidement et enregistre ce qui sera son dixième et ultime opus, Master of the Moon. Retenu chez Foreigner par des obligations contractuelles, Pilson se voit contraint de ne pas prendre part à la tournée qui suit la sortie de l’album en 2005. C’est donc sur Rudy Sarzo que le groupe jette son dévolu, donnant naissance à ce qui sera le dernier line-up de l’entité Dio. La tournée automnale verra le groupe réexplorer ses origines avec une interprétation systématique de Holy Diver dans son intégralité chaque soir - filmé et enregistré, le concert donné à l’Astoria londonienne paraîtra l’année suivante, sobrement intitulé Holy Diver - Live.

Les années bonheur


C’est à cette même période que Dio l’homme annonce une collaboration future avec Tony Iommi, mis au chômage technique suite à la décision d’Ozzy de reprendre sa carrière solo après une reformation du Sab’ originel. À l’image de la Black Box - coffret regroupant tous les albums enregistrés avec Osbourne - parue en 2004, se prépare en coulisses un autre coffret regroupant les quatre albums (Heaven and HellMob RulesLive Evil et Dehumanizer) enregistrés avec Dio. L’idée sera finalement mise de côté (jusqu’à la parution de The Rules of Hell en 2008) au profit d’une compilation : avec non pas deux (comme initialement prévu) mais trois titres inédits enregistrés avec Geezer Butler et Vinny Appice (Bill Ward fut invité à prendre part à l’enregistrement mais déclina l’offre), The Dio Years paraît en 2007 sous l’étiquette de Black Sabbath.


C’est pourtant sous le nom de Heaven and Hell - en référence, vous l’aurez compris, au premier album enregistré avec Dio - que le groupe part sur les routes, Tony Iommi souhaitant distinguer cette incarnation du Black Sabbath emmené par Ozzy, alors simplement en pause et non pas dissous - et évitant au passage toute question de droits sur le nom Black Sabbath. Avec près de cent dates tout autour du monde, et malgré un succès total, les quatre larrons n’ont initialement pas vocation à poursuivre l’aventure ensemble - Dio prépare déjà les volumes II et III de la trilogie Magica énoncée plus haut. Puis finalement, Dio et Iommi annoncent en mars 2007 qu’ils ne ferment pas la porte à de futures collaborations. Six mois plus tard, Heaven and Hell annonce non seulement sa volonté de repartir sur les routes, mais aussi d’enregistrer un album.

La nouvelle bible du heavy metal


Après un bref intermède au cours duquel Dio a écumé les routes européennes ainsi qu'une tournée estivale au sein du Metal Masters Tour en août 2008, Heaven and Hell entame la production de son album : dix titres seront retenus parmi la pléthore de démos proposées, et c’est en mars 2009 que le groupe assène le sermon du Diable à la face du monde. “Bible Black”, premier single au groove massif et à la lourdeur colossale, remet les pendules à l’heure dans la sphère heavy metal. Assurément l’un des albums les plus heavy de l’année 2009, The Devil You Know paraît le mois suivant : pari gagné pour Sabbath version Dio qui réussit pleinement son retour sur disque, dix-sept ans après Dehumanizer.

Heaven and Hell embarque pour le Bible Black Tour en mai 2009 et se paye le luxe d’apparaître en tête d’affiche de plusieurs festivals européens d’envergure à l’image du Wacken ou de notre Hellfest national. La tournée promotionnelle s’exporte ensuite outre-Atlantique avec plusieurs dates américaines et canadiennes réparties tout au long du mois d’août : elle prendra fin le 29 août 2009 à la House of Blues d’Atlantic City, dans le New Jersey. Il s’agira là de la dernière apparition sur scène de Ronnie James Dio.

Au revoir, monsieur Dio


Galvanisé par le succès de la parenthèse Heaven and Hell, Dio relance la production de Magica II et III et programme vingt-deux dates européennes avec son groupe réparties sur novembre et décembre 2009. Cette nouvelle tournée devait accompagner la sortie d’un nouveau single, “Electra”, en guise de préambule à la suite de sa trilogie dont l’enregistrement était prévu pour 2010. L’homme est malheureusement contraint d’annuler la tournée lorsqu’on lui diagnostique un cancer de l’estomac le 18 novembre. Les prévisions sont pourtant bonnes, et Dio suit immédiatement un traitement à l’Anderson Cancer Center de Houston. Du côté d’Heaven and Hell, de nouvelles dates en première partie d’Iron Maiden sont programmées pour l’été 2010, mais l’état de santé du chanteur se dégrade considérablement, forçant le groupe à annuler ses dates le 4 mai. Ronnie James Dio décède des suites de sa maladie 12 jours plus tard, le 16 mai 2010, à l’âge de 67 ans.

Le heavy metal pleure alors la mort d’un de ses plus grands chanteurs, et les hommages ne tardent pas à pleuvoir. Une commémoration funèbre à laquelle assistent entre autres Rudy Sarzo, Scott Warren ou encore Glenn Hughes est organisée le 30 mai à Los Angeles. Le Hall of Liberty où se tient la cérémonie accueille de nombreux fans venus rendre hommage au chanteur - la majorité suivant l’évènement depuis des écrans géants installés à l’extérieur.


Tony Iommi, Geezer Butler et Vinny Appice remontent une dernière fois sur scène sous l’étiquette Heaven and Hell lors d’un concert hommage à Dio au High Voltage Festival le 24 juillet 2010, avec Glenn Hughes et le chanteur norvégien Jørn Lande derrière le micro. Toutes les recettes de l’évènement sont alors reversées au Ronnie James Dio Stand Up and Shout Cancer Fund fondé par Wendy Gaxiola, veuve Dio. Les membres de Dio, quant à eux, forment avec l’ex-chanteur de Judas Priest Tim Owens le groupe hommage Dio Disciples. Vivian Campbell, malgré ses relations tendues avec le chanteur, a quant à lui réuni le line-up originel de Dio sous le nom de Last in Line pour plusieurs concerts ainsi qu’un album paru en février de cette année. Deux ans plus tôt paraissait un tribute album intitulé This Is Your Life, réunissant pour l’occasion les plus grands noms de la sphère metal afin de reprendre les titres les plus emblématiques du répertoire de Dio, de “Neon Knights” à “Holy Diver” en passant par “Catch the Rainbow”.

Autant d'hommages qui attestent de la dimension divine qu'avait acquise le chanteur au cours de ses plus de cinquante années de carrière. Ayant officié au sein de formations toutes devenues mythiques, Ronnie James Dio reste indubitablement une personnalité majeure de la galaxie heavy metal, ainsi qu'un de ses chanteurs les plus talentueux.


Alan
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